Au troisième trimestre, 1,8 milliard d’euros sont apparus au crédit des comptes de résultat de
« Avec ce mécanisme, plus la situation de la banque se détériore, plus elle peut augmenter ses recettes avec de l’argent virtuel. C’est le capitalisme inversé, plus tu perds, plus tu gagnes ! Cette véritable manipulation est bien sûr avalisée par les “normes comptables internationales” », s’insurge l’économiste Philippe Herlin, sur le site Atlantico.fr. « En réalité, les banques françaises ne font qu’appliquer la norme IAS 39, comme le leur impose l’Union européenne, règle qu'elles dénoncent elles-mêmes depuis sa création », rectifie Sylvie Grillet Brossier, présidente de l’Association des directeurs comptables de banques (Adicecei). Cette norme IAS 39, ici appliquée au passif, est en cours de révision. « Cette réévaluation de la dette sera désormais imputée au bilan et non plus au compte de résultat, précise Sylvie Grillet Brossier . Mais la réforme a pris du retard, car elle est englobée dans celle de la norme sur les instruments financiers dans son ensemble : l’IASB parle de 2015, contre 2013 initialement prévu. Pourtant, cette réforme est urgente, car elle fausse les comptes des banques. » Et pas seulement des françaises : Credit Suisse et UBS ont respectivement inscrit dans leurs comptes 1,3 et 1,8 milliard de francs suisses (1 et 1,4 milliard d’euros), somme qui vient compenser la fraude du trader Kweku Adoboli dans le cas d’UBS. Quant aux britanniques, HSBC a comptabilisé ce trimestre un gain de 4,4 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros) et Barclays, 2,9 milliards de livres (3,4 milliards d’euros).