Des scooters et des tablettes pour bancariser le Sénégal

Quand on est un micro-entrepreneur du secteur informel en Afrique, passer la porte d’une agence bancaire n’est pas une démarche aisée. Qu’à cela ne tienne : il suffit de venir à lui, dans son échoppe ou à son domicile. C’est en tout cas le pari de Société Générale au Sénégal. La banque y a créé, mi-2013 une nouvelle enseigne, Manko. Sous statut d’intermédiaire en opérations de banque (IOB), elle distribue les produits bancaires de Société Générale de Banques au Sénégal (SGBS). « Nous avons constaté que nous n’arrivions pas à bancariser massivement la population avec la banque traditionnelle. Avec Manko, nous voulons tester un nouveau business model de rupture et une nouvelle approche de la relation client », explique Gaetan Debuchy, son directeur général. De fait, l’agence n’est plus au centre de la relation bancaire. Ce sont les agents de crédit qui se rendent auprès des clients… en scooter. En octobre, ils seront armés de tablettes pour ouvrir les comptes et instruire les demandes de crédits en direct. Ils peuvent aussi encaisser le remboursement des prêts grâce à une solution sécurisée par la FinTech française Tagattitude. « Nous cherchons maintenant à développer un instrument de paiement sur mobile indépendant des opérateurs téléphoniques », précise Gaetan Debuchy. Un premier projet, Yobantel, n’a pas été concluant et va être arrêté au printemps 2016. Le succès d’une telle solution reposera sur le nombre de petits commerçants avec lesquels Manko parviendra à nouer un partenariat. Ce que savent justement très bien faire les opérateurs téléphoniques africains… S.L.