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Finance solidaire

Des réseaux bancaires mobilisés pour promouvoir des produits solidaires

Créé le

03.06.2019

-

Mis à jour le

26.06.2019

Davantage proposée par certains établissements bancaires en 2018, l’épargne solidaire devrait se développer grâce à plusieurs mesures votées dans la loi PACTE.

Alors que depuis des années l’objectif de Finansol, le collectif des acteurs de la finance solidaire, est que la finance solidaire atteigne 1 % du patrimoine financier des ménages, plusieurs mesures de la loi PACTE promulguée le 23 mai devraient favoriser l’essor de cette épargne qui pesait 0,25 % du patrimoine des ménages fin 2018, contre 0,23 % en 2017.

La loi PACTE répond à plusieurs attentes du Livre blanc de la finance solidaire paru en 2017. Il devient obligatoire de proposer une Unité de compte (UC) solidaire pour les nouveaux contrats d’assurance vie multisupports (18 % des encours) à compter de 2022, de même que sera obligatoire la présentation d’une UC verte (label TEEC) et ISR. En épargne retraite, l’obligation de proposer un fonds solidaire dans le Perco depuis 2001 est élargie aux articles 82 et 83. L’agrément entreprise solidaire ESUS a été rénové pour élargir le nombre d’entreprises titulaires. Enfin, les coopératives seront désormais autorisées à proposer leurs parts sociales en offre au public (OPTF) et aux plateformes de financement participatif.

« Je suis certain que nous allons nous rapprocher des 1 % dans les prochaines années » a estimé Patrick Sapy, directeur de Finansol, lors de la présentation du 17e Baromètre annuel de la finance solidaire Finansol/La Croix. En 2018, la collecte a atteint un milliard d’euros, portant l’encours global à 12,6 milliards d’euros, en hausse de 8,7 %. Or le Cac 40 a baissé de – 11 %, et les encours de l’épargne salariale sont composés à 75 % de placements financiers.

« 2018 est pour nous une année d’excellents résultats qui témoignent de la solidité et de la résistance de l’épargne solidaire par rapport au marché classique », estime Patrick Sapy. Le dynamisme des souscriptions (423 000 nouvelles souscriptions) a compensé la baisse des marchés et la suppression de l’ISF. La mobilisation d’investisseurs institutionnels a remplacé la moindre souscription de particuliers au capital d’entreprises solidaires.

Épargne bancaire

Si le principal canal de collecte reste l’épargne salariale, « l’épargne bancaire connaît une dynamique de plus en plus forte, donc quand un établissement fait ce qu’il faut pour promouvoir un produit, cela fonctionne », estime Frédéric Fourrier, responsable de l’Observatoire de la finance solidaire de Finansol. Outre les acteurs historiques que sont la Nef et le Crédit Coopératif, BNP Paribas, La Banque Postale et Caisse d’épargne se distinguent. Le FCP Mirova Emploi France distribué par le réseau Caisse d’épargne a vu son encours passer de 10,4 millions d’euros en 2015 à 150,3 millions en 2018. C’est le premier placement bancaire en termes de souscription, concernant un épargnant sur quatre.

Finansol va poursuivre ses actions de plaidoyer en faveur de la finance solidaire. En épargne réglementée, les décrets d’application nécessaires à la mise en œuvre du Livret de développement durable solidaire (LDDS) issu de la loi Sapin 2 de 2016 ne sont toujours pas parus, concernant le fléchage de la partie non centralisée de l’encours déposé sur ces livrets. Au niveau européen, Finansol va militer pour qu’un label solidaire européen voie le jour, pendant du label vert qui doit émaner du plan d’action européen pour la finance verte. L. B.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº834