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3 questions à Pierre Gautier, directeur senior chez S&P Global

« Des fusions transfrontalières sont peu probables »

Créé le

18.02.2020

Alors que la plupart des banques européennes ont publié leurs résultats 2019, quelle est votre analyse ?

On peut distinguer deux catégories. Dans la première catégorie se trouvent les établissements parvenant à afficher des revenus qui augmentent plus vite que leurs coûts, ce qui n’est pas évident, étant donné l’environnement difficile (taux bas, nouveaux coûts liés à la transformation digitale, etc.). Ces établissements s’appuient sur un modèle très diversifié (banque, assurance, asset management…). On retrouve donc les grandes banques françaises, mais aussi des établissements comme Santander en Espagne.

Les établissements se trouvant dans la seconde catégorie voient leurs coûts progresser plus vite que leurs revenus. Ils sont généralement moins diversifiés, donc plus dépendants de leur activité de crédit et donc du niveau des taux, ou doivent supporter des charges de restructuration importantes dans certains pans d’activité comme la BFI.

Une consolidation du secteur est-elle souhaitable ?

Le secteur bancaire européen souffrant de surcapacités, une consolidation aurait un certain sens, mais des fusions transfrontalières sont peu probables à court terme, tant que l’Union bancaire n’est pas finalisée. De plus, il n’est pas évident de convaincre des actionnaires qu’une fusion va générer des synergies de coûts.

Quel regard portez-vous sur le « verdissement » des activités bancaires ?

Pour les banques, l’un des enjeux majeurs des années à venir sera de tirer parti du dynamisme de la croissance verte.

 

Propos recueillis par Sophie Gauvent le 17 février 2020.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº842