En 2019, la solidité des établissements bancaires français se situe dans la moyenne européenne, mais des points de vigilance subsistent. L'exercice de transparence 2019 de l’Autorité bancaire européenne (ABE)
Fonds propres
Si les banques françaises paraissent mieux capitalisées dans l’ensemble, que leurs concurrentes allemandes, britanniques, espagnoles ou italiennes, et se situent au-dessus des exigences légales, leur performance reste moyenne en Europe sur le critère des fonds propres CET1, c’est-à-dire ceux de la qualité la plus élevée en proportion des actifs pondérés par les risques. Par ailleurs, selon Éric Dor, directeur des Études Économiques à IÉSEG School of Management, « plusieurs grandes banques françaises figurent parmi les moins bien capitalisées en Europe sur le critère du quotient de levier, c’est-à-dire en proportion de leurs actifs totaux sans pondération pour le risque ». Les banques du Royaume-Uni, des Pays-Bas et d’Allemagne sont encore moins bien capitalisées, en moyenne, d’après ce critère.
Risque lié à l’évaluation des actifs
Les banques françaises et allemandes ont une exposition aux actifs de niveau 2 et 3 supérieure à la moyenne. En période de stress sur les marchés, ces actifs peuvent se révéler difficiles à vendre, ou à des prix très inférieurs à la valeur qui résulte des modèles utilisés, ce qui renforce le caractère incertain de leur évaluation au bilan des banques. « En France, BNP Paribas et Société Générale ont une proportion très forte d’actifs comptabilisés à la juste valeur de niveau 2 et 3, suivies du Crédit Agricole, de la SFIL et de BPCE », précise Éric Dor.
Qualité des prêts
Les banques françaises ont un pourcentage relativement bas de prêts improductifs NPL, sur lesquels les débiteurs sont en retard de paiement supérieur à 90 jours.
Rentabilité
Le taux de rendement moyen des fonds propres des banques françaises s’annonce inférieur à celui observé dans la plupart des autres pays européens, en 2019 comme en 2018. « En France, c’est RCI et BNP Paribas qui semblent avoir eu la meilleure rentabilité des fonds propres au premier semestre 2019 », note Éric Dor. L’Allemagne se distingue par la mauvaise rentabilité moyenne récente de ses banques.