« La croissance est la priorité de la Commission »

Quelle est la priorité de la Commission ?

La Commission européenne renonce (ou est tentée de renoncer) à certains chantiers réglementaires hérités de la précédente équipe, car elle souhaite se concentrer sur sa priorité : la croissance. Elle a raison de ne pas s'éparpiller, car la situation économique est inquiétante : niveaux de chômage élevé, absence de croissance et menace de déflation. La déflation fait grimper les taux d'intérêts réels et pourrait donc menacer la soutenabilité des dettes souveraines si elle durait trop longtemps. Si la situation continue de se dégrader, le poids des partis politiques extrémistes (le front national en France, Syriza en Grèce, Podemos en Espagne...) va gonfler, ce qui est inquiétant pour la stabilité de la zone euro.

Quels sont les outils de la Commission ?

Le plan d'investissement Junker, grâce à sa gouvernance, va éviter l'effet saupoudrage des fonds structurels : le Comité de sélection des projets étant indépendant, il n'aura pas à se soucier de la défense des intérêts nationaux, mais seulement de l'impact des projets sur la croissance. Ce fonds montre que l'Europe n'est pas toujours synonyme d'austérité.
L'Union des marchés de capitaux va parfaire la construction de la zone euro. Ce chantier réglementaire va aider l'économie européenne à diminuer la part du financement bancaire au profit d'un financement direct sur les marchés.

L'Union des marchés de capitaux sera plus complexe à réaliser que l'Union bancaire. Pour la zone euro, les étapes suivantes seraient, selon un scenario idéal, l'Union budgétaire et l'harmonisation fiscale ; toutefois, des doutes subsistent sur la volonté politique des États membres de progresser dans ce sens.

Enfin, l'Europe de l'énergie viendra elle aussi soutenir la croissance.