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Du core banking system au digital banking system

Créé le

27.08.2020

La crise sanitaire en décuplant les transactions à distance et en généralisant le télétravail a été un facteur d’accélération des mutations informatiques lourdes que connaissent les banques depuis quelques années.

La première concerne les systèmes d’information bancaires. Initialement conçus pour être des forteresses quasi hermétiques, ils doivent au contraire aujourd’hui s’ouvrir à leur ecosystème, pour répondre tant aux obligations réglementaires qu’à des enjeux commerciaux dictés par les attentes des clients et les offres de nouveaux concurrents, néobanques, géants des telecom ou de l’internet.

Cette mutation profonde peut être opérée grâce aux nouvelles technologies comme les API ou le cloud, et selon différentes modes opératoires, d’une transformation progressive aux approches greenfield. Outre les aspects technologiques, cette mutation est également structurante sur le plan stratégique en ouvrant une voie vers l’open banking.

Autre effet marquant de la crise sanitaire, l’évolution des paiements vers le numérique, qu'il s'agisse de transactions en ligne ou de paiements sans contact, mais aussi des monnaies numériques de banques centrales. Ce mouvement se fait au détriment de la circulation des espèce et du cash… mais paradoxalement pas au détriment de leur thésaurisation.

Le dossier piloté par Géraldine Dauvergne fait le point sur ces grands enjeux technologiques.

 

Et aussi dans ce numéro…

 

Le déploiement des plateformes d’échange crypto-fiat participent également à la numérisation des échanges : Jean L’Homme et Jean-Baptiste de Varax (Fidal) soulignent que ces plateformes permettant d’acheter ou vendre des actifs numériques (contre de la monnaie ayant cours légal) pourraient être soumises à un double agrément, en tant que PSAN et en tant que PSP : une double obligation qui s’accorderait mal à la volonté du gouvernement français de mettre en œuvre une réglementation incitative en matière de blockchain et de crypto-actifs…

 

Alors que le plan de relance annoncé par le gouvernement fait un impératif de la transformation environnementale de l’économie, Jérôme Courcier (Expert RSE et Finance durable) revient sur les moyens de favoriser la finance durable et appelle de ses vœux une réglementation qui favoriserait le financement des actifs « verts », plutôt que de se limiter à pénaliser celui des actifs « bruns »…

 

…à moins de privilégier l’autorégulation, une alternative étudiée par Diane de Saint Affrique et Dhafer Saidane (SKEMA Business School). Ceux-ci soulignent l’interventionnisme croissant du législateur en matière de RSE et de transparence extra-financière des acteurs économiques, mais, estiment les auteurs, « il est encore temps pour les acteurs économiques de démontrer leur capacité à s’autoréguler, notamment par la mise en place de reportings tant financiers qu’extra-financiers ».

 

Les échéances réglementaires restent cependant bien réelles en matière de reporting : en 2021, le reporting SURFI (Système Unifié de Reporting FInancier) deviendra RUBA (Reporting Unifié des Banques et Assimilés). Et dans la foulée, pas moins de 1 800 nouvelles cellules devront être alimentées. « Les impacts sont significatifs et le coût de cette collecte pourrait être élevé pour les remettants, surtout s’il n’est pas suffisamment anticipé. Il reste moins d’un an pour s’y préparer ! », préviennent Thomas Verdin et Marianne Coenen De Sousa (BM &A).

 

Enfin, si la mobilisation de la BCE et de la Commission européenne a été décisive dans la crise sanitaire et économique, Olivier Marty (École Normale Supérieure) revient sur le rôle tout aussi déterminant de la BEI : « En soulageant le secteur bancaire des risques apparus à son bilan et en contribuant à la reprise de nos économies, l’institution financière de l’Union préserve le tissu productif européen et prépare sa reviviscence. » Il souligne l’efficacité de ses interventions et son « profond sens de l’intérêt général européen », qui renforcent le poids géopolitique de l’UE dans le monde, et qui justifieraient d’accroître les moyens financiers de l’institution pour lui permettre d’amplifier ses missions.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº847