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L'actualité des M&A bancaires

Citigroup se déleste en Europe…

Créé le

18.08.2014

-

Mis à jour le

02.09.2014

Le géant américain a cédé deux nouvelles filiales sur le Vieux Continent. Il y maintient cependant ses ambitions de développement dans les métiers de la BFI et du private banking.

En juin, le groupe bancaire américain Citigroup a encore intensifié son désengagement des pays européens, avec l’annonce de deux nouvelles cessions en Europe du Sud (voir Encadré 1).

Suite à la crise financière de 2008, il avait déjà cédé plusieurs actifs non stratégiques dans le métier de la banque de détail en Allemagne, en Belgique, en Turquie ou encore en Roumanie. À terme, Citigroup entend réduire ses coûts et se concentrer sur les 150 premiers centres urbains à travers le monde. Fin 2013, l’établissement bancaire comptait quelque 3 700 implantations dans le monde, dont un peu moins de 1 000 aux États-Unis.

Après être entré en négociations exclusives en avril dernier, Citigroup a conclu la vente à son homologue espagnole, Banco Popular, de ses activités de banque de détail en Espagne pour un montant de 240 millions d’euros. Fondée en 1983, Citibank España compte environ 45 agences et plus de 100 000 clients particuliers. La cession concerne 2 milliards d’euros de dépôts, 2,3 milliards d’euros d’actifs sous gestion et 1,1 million de cartes de crédit avec 1,4 milliard d’euros d’encours. Cette opération permettra à la banque espagnole de renforcer son activité de cartes de crédit au niveau domestique et notamment en matière de crédits renouvelables avec plus de 10 % de part de marché combinée (voir Encadré 2).

Citigroup n’est pas la première banque étrangère d’envergure internationale à réduire la voilure en Espagne par souci d’efficacité et de rentabilité. Les établissements étrangers ont du mal à concurrencer les acteurs locaux depuis la dernière crise financière. Il faut dire que le secteur bancaire du pays a été profondément restructuré, avec notamment à la clef un important mouvement de concentration qui a surtout profité aux principales banques espagnoles. En mai 2014, Barclays a ainsi fait part de son intention de se séparer de son activité de banque de détail en Espagne. Caixabank, la troisième banque du pays, a aussitôt montré son intérêt. L’an dernier, sa compatriote Lloyds Banking Group a déjà vendu ses activités de banque de détail dans la péninsule à la banque catalane Banco Sabadell.

Quelques jours plus tôt, Citigroup avait également annoncé la vente de ses activités de banque de détail en Grèce à l’un des principaux établissements bancaires du pays, Alpha Bank. À la tête de 20 agences, de 730 salariés et de 480 000 clients, cette filiale représente 1 milliard d’euros de dépôts et 400 millions d’euros de crédits. À l’instar de la transaction espagnole, il est important de préciser que cette opération exclut les métiers de banque d’investissement et de financement ainsi que celui de banque privée, que le groupe bancaire américain entend continuer à développer en Europe comme à l’international.

Achevé de rédiger le 25 juillet 2014.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº775