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CHI-X/BATS : pourquoi le projet ne séduit-il pas les autorités britanniques ?

Créé le

22.08.2011

-

Mis à jour le

29.08.2011

 

En cas de fusion, Chi-X et BATS représenteraient 25 % du marché des actions britannique. Ne subsisteraient alors que deux acteurs majeurs sur le marché britannique : depuis son rapprochement en décembre 2009, LSE/Turquoise pèse 60 à 70 % du marché. L’OFT considère, fort des enseignements de cette fusion, que la concurrence, qui se joue aussi bien sur les tarifs que sur la technologie, risquerait de pâtir de ce rapprochement. En effet, l’opération LSE/Turquoise n’a pas produit les effets escomptés en termes de baisses tarifaires.

Ensuite, la situation financière actuelle des plates-formes, qui peinent à être rentables, malgré des parts de marché significatives en termes de volumes échangés sur les marchés actions [1] , ainsi que la relative similarité de leurs offres, laisse à penser aux autorités de la concurrence que la future entité consolidée ne serait pas en mesure de délivrer des services différents, ou à moindre coût.

Le 12 juillet dernier, les conseils d’administration des deux sociétés se sont pourtant prononcés en faveur de la prorogation des termes de l’accord ferme de vente signé entre les deux parties le 18 février 2011. Chi-X a annoncé sa détermination, dans l’attente de la décision finale des autorités britanniques, à ce que ses projets, notamment dans le domaine de la latence [2] , continuent à être mis en œuvre.

Avec ce projet fragilisé, d’autres acquéreurs pourraient se présenter pour Chi-X Europe, comme NYSE Euronext ou Nasdaq OMX.

Signe peut-être que la guerre des prix a atteint sa limite, BATS a annoncé le 29 juillet le lancement d’une nouvelle offre, celle de l’interopérabilité entre trois chambres de compensation différentes : Euro CCP, LCH.Clearnet et EuroCCP, et SIX x-clear. Un service à valeur ajoutée, donc. Une quatrième CCP (l’actuelle CCP par défaut de BATS), EMCF, devrait rejoindre le panel à compter du 1er janvier 2012, sous réserve d’approbation de la part des autorités de supervision.

Chi-X, filiale d’Instinet, elle-même détenue à 100 % par Nomura Holdings, a été lancée en 2007. Elle négocie 20 % des actions du FTSE 100 et 14 % des actions d’Europe continentale, selon Thomson Reuters. BATS, qui a démarré ses activités en Europe 18 mois plus tard, négocie 6 % des actions FTSE 100, et 4 % des actions d’Europe continentale. Elle est détenue par un consortium de banques [3] .

1 Chi-X a fait ses premiers bénéfices en 2010 et BATS devrait les réaliser en 2011 (Source : Office of Fair Trade, 2011) 2 Les Bourses consentent des investissements informatiques importants afin de réduire le temps nécessaire pour recevoir un ordre et le traiter. 3 Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, GETCO, JPMorgan, Lime Brokerage, Morgan Stanley, Bank of America, Merrill Lynch et Wedbush.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº739
Notes :
1 Chi-X a fait ses premiers bénéfices en 2010 et BATS devrait les réaliser en 2011 (Source : Office of Fair Trade, 2011)
2 Les Bourses consentent des investissements informatiques importants afin de réduire le temps nécessaire pour recevoir un ordre et le traiter.
3 Citigroup, Credit Suisse, Deutsche Bank, GETCO, JPMorgan, Lime Brokerage, Morgan Stanley, Bank of America, Merrill Lynch et Wedbush.