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L'actualité des M&A bancaires

Caixa Bank : champion d'Espagne

Créé le

16.04.2012

-

Mis à jour le

15.05.2012

Prenant exemple sur le célèbre club de football de Barcelone, el Barça, la Caisse d’Épargne catalane Caixa Bank accède à la plus haute marche du podium.

Un temps pressentie pour reprendre Bankia, CaixaBank a finalement jeté son dévolu sur son homologue Banca Civica (voir Encadré 1). Cette dernière est née en 2010 de la fusion entre les quatre cajas suivantes : Caja Navarra, Cajasol, Caja de Burgos et Caja Canarias. Plombée par son exposition au secteur immobilier, surtout en Andalousie, elle devait présenter aux autorités de tutelle madrilène un plan d’assainissement drastique d’ici à la fin du mois de mars. Le rapprochement en cours lui évite donc une telle issue. Au-delà des synergies escomptées, cette transaction présente deux intérêts majeurs pour la plus grande banque catalane.

D’une part, elle lui permet de se hisser à la première place du marché espagnol, avec 342 milliards d’euros d’actifs, 179 milliards d’euros de dépôts et 231 milliards d’euros de crédits. En termes de capitalisation boursière, Santander et BBVA restent néanmoins assez loin devant. Le nouvel ensemble dispose également de 6 590 agences, plus de 14 millions de clients et d’une part de marché moyenne au niveau national de 14 % sur les dépôts (1er) et de 13,4 % sur les prêts (1er).

D’autre part, CaixaBank s’offre un réseau d’agences complémentaire lui permettant de renforcer de manière très significative sa couverture géographique sur l’ensemble du territoire espagnol (voir Encadré 2). Sur un total de 17 communautés autonomes en Espagne, elle dispose en effet d’une position de leader dans 5 d’entre elles (Catalogne, Andalousie, Navarre, Baléares et Canaries) et arrive en seconde position dans 5 autres (Madrid, Castille et Léon, Castille La Manche, Communauté Valencienne et Pays basque).

Cette opération intervient alors que le paysage bancaire espagnol connaît une nouvelle vague de consolidations, suite à la réforme du système financier engagée par le gouvernement de Mariano Rajoy en février dernier. Au moyen d’un durcissement des règles sur les provisions, il s’agit de pousser les banques fragilisées à opérer de nouvelles fusions avec les acteurs nationaux les plus solides. Trois établissements détenus par l’État, à savoir Banco de Valencia, Novagalicia et CatalunyaCaixa, figurent déjà sur la liste des prochaines cessions. Quant à la quatrième banque du pays, Bankia, son sort est aujourd’hui au centre des préoccupations de l’exécutif madrilène, suite à l’échec de son rapprochement avec Caixa Bank.

Achevé de rédiger le 15 avril 2012.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº748