Bonus : Vers une réglementation internationale ?

À la suite à la réunion organisée le 25 août entre Nicolas Sarkozy et les banquiers, de nouveaux engagements ont été pris sur la politique des bonus : "les rémunérations variables seront distribuées une fois les comptes arrêtés [?] et devront correspondre à la profitabilité de l'entreprise", "le montant des versements sera étalé sur trois ans et au moins aux deux tiers pour les plus élevées", "si les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous, une fraction de la part variable ne sera pas versée". Ce dernier engagement appelé malus, porte peut-être mal son nom, puisqu'il s'agit simplement d'un bonus diminué ! Nicolas Sarkozy, qui vient de nommer Michel Camdessus [1] inspecteur des bonus, veut faire de ce sujet son cheval de bataille au G20 en s'alliant Angela Merkel et Alistair Darling, qui se sont dits prêts à légiférer sur les bonus? La FSA a d'ailleurs émis mi-août un code de conduite en matière de bonus, s'appuyant sur huit propositions. Selon Paul Dembinski, professeur à l'université de Fribourg et directeur de l'Observatoire de la finance, "deux points importants manquent : différer sur une longue période le paiement des bonus et lier la performance de l'entreprise à celle de l'individu". C'est désormais chose faite en France. Mais rappelons que ces principes ne sont pas nouveaux. Des banques appliquaient certaines de ces mesures avant la crise : les bonus de feu Lehman Brothers étaient composés pour 50 % en actions de la banque et ne pouvaient être touchés qu'au bout de 5 ans ! Le plus important sera l'homogénéisation des pratiques au niveau international afin d'éviter un jeu de mauvaise concurrence des salariés. Pour Paul Dembinski, "le vrai problème n'est pas celui du niveau du bonus, mais plutôt le bonus en tant que tel, qui pousse la performance à l'extrême. Il est plus important de réglementer les marchés, de contrôler les risques systémiques !". Reste à savoir si le G20 ne sera pas décevant.