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BNP Paribas : un bilan encombrant ?

Créé le

22.11.2010

-

Mis à jour le

05.01.2011

Bloomberg n’en revient pas. « La plus grande banque du monde ne se trouve pas aux États-Unis », s’étonne, le 4 novembre, l’agence d’information financière. Ses calculs montrent que le plus grand établissement au monde, par la taille de son bilan, n’est autre que BNP Paribas, avec 2 237 milliards d’euros à fin juin 2010. Mais si la banque de la rue d’Antin dépasse les établissements américains, c’est en grande partie en raison des divergences entre normes comptables européennes et américaines. Et pour BNP Paribas, « les plus grandes banques sont bien aux États-Unis ».

Il n’empêche, le bilan de BNP Paribas a forcément pris du poids depuis l’intégration de Fortis. Cette dernière a pesé, selon le groupe, pour 500 milliards d’euros en 2009. « Avec ce nouveau périmètre, la banque risque fortement d’entrer dans la liste des établissements systémiques qui est en train de s’élaborer », relève Christophe Nijdam, analyste bancaire chez AlphaValue, bureau d’analyse financière européen indépendant. Mais pour BNP Paribas, la taille n’est pas un critère pertinent pour déterminer le caractère systémique d’une entreprise. Ce point de vue s’imposera-t-il ?

Par ailleurs, le bilan imposant de la banque de la rue d’Antin, mis en regard de ses fonds propres, fait apparaître un effet de levier important. Pour Christophe Nijdam, « BNP Paribas aura de petites difficultés à respecter le ratio de levier de 33,3 qui est imposé par Bâle III mais qui n’entrera en vigueur qu’en 2018 ». Rien d’insurmontable pour la banque, à en croire son dirigeant Beaudoin Prot qui déclarait fin septembre : « Les nouvelles règles prudentielles Bâle III […] auront un impact significatif sur le groupe, mais cet impact sera tout à fait gérable,  compte tenu de notre capacité bénéficiaire ».

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº730