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Euro

« La BCE tient compte du taux de change »

Créé le

20.02.2013

-

Mis à jour le

26.02.2013

3 questions à Gilles Moec, économiste chez Deutsche Bank.

Quand l'euro a tendance à s'apprécier comme au début de l'année, quelle est l'attitude de la BCE ?

Jusqu'à 1,34 ou 1,35 (dollar, NDLR), la BCE semble considérer que la valorisation de l'euro est justifiée, car elle repose sur le regain de confiance des marchés en la monnaie unique. Mais au-delà, la hausse paraît nourrie par un mouvement spéculatif et elle compromet les chances de reprise des économies européennes en entamant leur compétitivité. Les spéculateurs misent par exemple sur le fait que la BCE sera la première des banques centrales à mettre fin à sa politique accommodante.

Ainsi, au début du mois de février, alors que l'euro oscillait autour de 1,36, Mario Draghi est intervenu verbalement : il a expliqué avoir inclus l'appréciation du taux de change dans le calcul de la balance des risques de la BCE. Cette méthode n'avait pas été utilisée depuis très longtemps. Y recourir montre que la BCE tient compte du taux de change.

L'évolution de l'euro ne dépend-elle pas également des politiques menées par les autres banques centrales ?

C'est exact et trois banques centrales sont au cœur des préoccupations de la BCE : la Fed, la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon, qui cherche clairement à faire baisser la valeur du yen en achetant des titres étrangers. Contre cette stratégie, la BCE est désarmée.

Pourtant, le G20 réuni à Moscou n'a pas montré du doigt ce fauteur de trouble…

La communication du G20 est très contrainte. Si le communiqué final du sommet de Moscou s'était écarté de la liturgie habituelle et avait mentionné clairement le problème japonais, les marchés y auraient vu un signal négatif.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº758