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Recrutement

Banques recherchent informaticiens tous azimuts

Créé le

23.05.2014

-

Mis à jour le

17.06.2014

La crise est passée, les services informatiques des banques ont le vent en poupe. L’heure est au renouvellement des troupes : nouveaux projets, changement de génération et réinternalisation des équipes expliquent ces nouveaux recrutements, alors que dans beaucoup d'autres métiers, les réductions d'effectifs restent à l'ordre du jour.

Dans une période morose, pour l’économie en général et pour les banques en particulier, il est un secteur où l’emploi se porte bien : les services informatiques des banques. Comme le confirme Marlène Ribeiro, directrice senior division système d’information du cabinet de recrutement Michael Page, « oui, les banques recrutent, pour plusieurs raisons. Nous avons connu quelques années au cours desquelles les banques ont peu recruté ; elles ont d'ailleurs, pour certaines, lancé des plans de départ. Or il y a beaucoup de départs en retraite à remplacer. Nous observons également une vague de remplacement de prestataires pour internaliser les compétences, et toujours des projets en cours sur les applications ou les productions. En 2014, nous recrutons activement pour les banques, que ce soit des cadres juniors ou confirmés. Cela a déjà commencé à redémarrer en 2013. Nous avons 30 à 40 % de recrutement en plus sur la partie bancaire. »

« Il faut des projets à valeur ajoutée »

Où les banques recrutent-elles ? En fonction des priorités de chacune, tous les domaines sont concernés. Marlène Ribeiro le constate : « on me demande de tout : soit des profils très techniques capables de développer des applications ou d'assurer une production de qualité, soit des polyvalents capables de parler aux utilisateurs de la banque. L’applicatif reste très important, mais nous avons également une grosse demande pour la partie production, car l'informatique ne peut s'arrêter et doit toujours rester d'une grande fiabilité. Très honnêtement, nous avions plus de demandes sur la sécurité dans le passé, aujourd’hui les personnes sont déjà en place. Maintenant, il faut lancer des projets à valeur ajoutée pour rationaliser l’informatique, et améliorer sa performance. Nous avons subi une crise financière majeure où les banques ont été bousculées, et ont rationalisé pour ne lancer que les projets essentiels. Maintenant la tornade est passée. Les banques peuvent un peu plus réfléchir au système bancaire de demain et retrouver plus de sérénité pour lancer de nouveaux projets. » Son collègue, Julien Weyrich directeur senior division informatique de Page Personnel, constate une tendance différente pour les jeunes diplômés : « en ce qui concerne les non-cadres, nous sommes beaucoup sollicités sur le help desk et sur des postes dans le domaine des réseaux. Nos clients visent des compétences techniques, sans pour autant négliger de valider la personnalité des candidats, notamment en matière de diplomatie et d’écoute qui ne sont pas toujours innés. Aujourd’hui, les personnes qui font du développement sont plutôt recherchées. »

Jeunes ingénieurs et cadres expérimentés

Interrogées directement, les banques ont toutes des raisons différentes de renforcer leurs équipes informatiques. Ainsi Raymond Bunge, directeur des systèmes d’information réseaux France pour Société Générale, Crédit du Nord et Boursorama, cherche « surtout des chefs de projet junior qui seront proches des métiers et donc orientes vers des projets bancaires. A ce jour nous recherchons 120 ingénieurs, dont une majorité de juniors. Si l’essentiel (env. 80) de ces recrutements sont bien pour nos services de développement de projets (services “études”), nos offres sont également pour des postes d’architectes techniques (outils de fonctionnement internes: bases de données, middleware, composants techniques,...) ou d’architectes fonctionnels (urbanisation du système d’information). Par ailleurs une grosse quinzaine de postes sont offerts dans le secteur de la sécurité informatique. Il s’agit là de travailler a la mise en place d’outils de lutte contre la fraude externe ou interne en faisant appel a des technologies de pointe, en évolution permanente, en gardant un œil très ouvert sur les hackers d’un cote mais aussi sur les nouveautés des laboratoires logiciels et techniques (comme par exemple la biométrie). Ce domaine est en fort développement et dote de moyens importants, entre autre d’outils de big data basés sur des technologies comme Haddoop permettant d’analyser des très grands volumes d’informations non structurées. » La banque cherche ainsi 80 personnes sur son développement, 20 sur la sécurité et 20 sur l’architecture. En filigrane, face aux 2 000 collaborateurs dans le service informatique, Raymond Bunge reconnaît : « Nous avons 1 400 prestataires chez nous et nous voulons renverser la tendance » en reprenant en interne certaines compétences.

Chez LCL, il s’agit avant tout d’adapter l'établissement au plan d’action 2018 qui veut en faire une banque de référence dans le monde numérique. Caroline Cohen-Vilain, responsable du recrutement LCL, explique avoir un « un plan de recrutement ambitieux puisqu’il vise une cinquantaine d’informaticiens, là où normalement nous en recrutons une dizaine par an. Historiquement, nous prenons des ingénieurs d’études ; cette année, nous allons aussi recruter des profils expérimentés pour être chefs de projets à la fois en maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage. Au-delà de cette cinquantaine, nous avons besoin aussi de profils informatiques pour notre inspection générale. » En revanche, la banque, voulant s’étoffer, ne privilégie pas une compétence particulière.

Enfin, chez IBP, la filiale informatique des Banques Populaires, hors BRED, le recrutement est reparti à la hausse. Delphine Dujardin, responsable recrutement et carrière chez IBP, précise : « depuis 3 ans, nous avons augmenté de près de 10 % notre effectif avec une politique de recrutement conséquente. De façon générale, nous recrutons sur les nouvelles technologies : SharePoint, la GED et les différentes technologies mobiles. » Si le nombre de postes à pourvoir en 2014 n’est pas encore défini, IBP en avait recruté une cinquantaine en 2013 et a déjà pourvu une quinzaine de postes depuis le début de l’année.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº773