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Banque de détail : vers de nouvelles dynamiques

Créé le

23.08.2013

-

Mis à jour le

26.06.2014

L’activité de banque de détail est depuis longtemps considérée comme un socle stable de rentabilité pour les groupes bancaires universels : cela restera-t-il vrai dans les prochaines années ? Confronté à un environnement réglementaire de plus en plus serré, à des clients plus vigilants et exigeants et surtout à des perspectives économiques moroses, ce métier pourrait voir ses performances sérieusement grippées. « Pour la première fois, les revenus de la banque de détail ont baissé en 2012, conséquence du recul des commissions financières, des commissions de services et des pressions sur les marges d’intérêt liées à la faiblesse des taux d’intérêt » souligne Sabine Gräfe, directrice d’études de Xerfi-Precepta.

Le dossier de Revue Banque montre les leviers déjà actionnés ou qui pourraient l’être pour redéfinir l’équilibre de ce métier : élargissement des services au domaine extra-bancaire comme les assurances, la téléphonie mobile, la ​télésurveillance, voire la vente d’automobiles ; déploiement de la banque digitale ; stratégie low-cost… Des réorientations qui ne sont pas sans effet sur la taille et l’organisation des réseaux d’agence et sur la définition du métier de conseiller.

 

Quel bilan tirer de la mandature européenne qui s’achèvera avec les élections au Parlement à mi-2014 ? Pour Nadia Calvino, DG adjointe de la Direction générale Marché intérieur et services de la Commission européenne, « le bilan est très positif, dans le sens où nous avons présenté la totalité des projets législatifs liés à la mise en œuvre des engagements du G20, et sommes en négociation très avancée sur les autres dossiers plus spécifiquement européens ». Pour autant, les derniers mois seront particulièrement chargés, avec en priorité l’achèvement des négociations liées à l’Union bancaire, mais aussi les suites du rapport Liikanen, la réglementation du shadow banking, la réforme de la MIF et la question des indices de référence…

 

L’application des ratios de liquidité européens aux leasers, factors et autres sociétés de financement spécialisées considérées en France comme des établissements de crédit s’annonçait hautement problématique : « le respect des nouveaux ratios LCR et NSFR sera particulièrement coûteux pour les établissements qui ne reçoivent aucun dépôt », souligne  Philippe Lepoutre, DG de la Compagnie générale d'affacturage (CGA – Groupe Société Générale). Heureusement, ces acteurs peuvent désormais opter pour un nouveau statut de société de financement, soumis à une réglementation nationale très proche de celle déjà en vigueur. Philippe Lepoutre explique le choix de son groupe et fait le point sur son activité d’affacturage.

 

Le 25 juin dernier, la Commission des sanctions de l’ACP a infligé à UBS France un blâme et une amende de 10 millions d’euros. Cette décision est riche d’enseignements : comme le détaillent Jean-Philippe Kovar, professeur à l’Université Paris 8 et Jérôme Lasserre Capdeville, maître de conférences à l’Université de Strasbourg, la banque a été sanctionnée « pour ne pas avoir mis le responsable de conformité en situation d’assumer sa tâche et, surtout, pour avoir tardé à définir des procédures propres à remédier au risque de non-conformité ». En outre, la décision précise les règles de la procédure disciplinaire devant l’ACP… et ne préjuge en rien des suites de l’information judiciaire en cours concernant des faits de démarchage illicite et de fraude fiscale…

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº763