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Épargne Collective

L’allocation permet aux gérants de collecter

Créé le

09.07.2013

-

Mis à jour le

29.08.2013

Si les encours sont en hausse depuis le début de l'année, c'est plus en raison de la progression des marchés jusqu'à maintenant que d'un retour des investisseurs, en particulier les ménages vers les produits de gestion collective.

Sur les produits de long terme en excluant les produits monétaires, l'encours à fin mai 2013 était de l'ordre de 452 milliards d'euros pour les fonds de droit français contre 410 milliards d'euros un an plus tôt. La variation d'encours de 42 milliards d'euros s'explique par l'impact de la hausse des marchés sur les encours sachant que la collecte nouvelle parvient juste à couvrir les rachats.  Sur le seul mois de mai, alors que la collecte  est de l'ordre de 39 milliards d'euros en Europe [1] répartie principalement sur les fonds d'obligations pour environ 20 milliards d'euros et sur les fonds d'allocation à hauteur de 11 milliards d'euros, les fonds de droit français enregistrent des rachats à hauteur de 1,5 milliard d'euros. Même si nous enregistrons également des flux positifs sur les fonds obligataires et les fonds d'allocation, ces derniers sont trop faibles pour compenser les rachats importants sur les fonds d'actions supérieurs à 1,3 milliard d’euros. En revanche, portés par les bonnes performances des marchés, les flux de collecte en Europe sur les fonds d'actions sont importants avec 3,5 milliards d'euros sur le mois de mai, 34 milliards d'euros depuis le début de l'année et plus de 50 milliards d'euros sur un an.

Risque de déception

Marquée par une forte aversion au risque, la gestion collective française ne semble pas bénéficier de la dynamique en cours. Le manque d'appétit pour le risque est caractéristique des flux de collecte depuis le début de l'année. Bien que plus importants qu'en 2011 et 2012, les flux se concentrent sur les méga-fonds d'allocation européens. Exhibant des performances passées intéressantes, ces fonds risquent de décevoir les nouveaux souscripteurs qui les achèteraient maintenant en raison de la remontée des taux et de la baisse des rendements obligataires. À l’exception de Carmignac Patrimoine de la société Carmignac Gestion, les 10 meilleures collectes  sont à l'initiative des fonds européens d'origine anglo-saxonne, tous ayant une forte exposition aux marchés obligataires.

Succès de la gestion passive

Alors que l'on fête cette année aux États-Unis les 20 ans des ETF et, au-delà, la formidable croissance de la gestion dite passive, les investisseurs américains se disent toujours plus déçus des rendements délivrés par les gérants et se tournent toujours plus vers les ETF. Dans les quatre dernières années, les encours sur ces fonds ont plus que doublés. En Europe, la croissance est là mais elle est sans commune mesure avec celle enregistrée aux États-Unis. L'explication pourrait tout simplement tenir aux comportements des investisseurs européens qui semblent plus enclins à déléguer l'allocation stratégique aux gérants que ne le font les investisseurs américains. Si cette proposition s'avérait exacte, cela pourrait redonner le moral aux gérants européens et plus particulièrement aux gérants de fonds flexibles.

Achevé de rédiger le 8 juillet 2013.

1 Source : MorningStar, 1er juillet 2013.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº763
Notes :
1 Source : MorningStar, 1er juillet 2013.