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Stabilité financière

Les régulateurs préparent les banques aux pires scénarios

Créé le

24.10.2022

-

Mis à jour le

09.11.2022

Dans le contexte actuel de volatilité extrême des marchés financiers, de flambée inflationniste et d’assombrissement des perspectives économiques, les superviseurs appellent le secteur bancaire à la plus grande vigilance face à l’émergence des risques systémiques. « Nous incitons les banques à mettre vraiment l’accent sur la concentration d’expositions aux secteurs qui sont particulièrement dépendants de l’énergie et vulnérables aux chocs énergétiques, a déclaré mi-septembre Andrea Enria, président du Conseil de surveillance prudentielle de la Banque Centrale Européenne (BCE), lors d’un colloque à Bruxelles. Nous demandons donc aux banques de revoir leurs prévisions de fonds propres dans des scénarios sombres, défavorables, et nous allons entamer le dialogue avec elles. » Selon la BCE, l’encours des prêts non performants (NPL) des banques soumises à la surveillance prudentielle directe de la BCE pourrait, dans un scénario « sévère, mais plausible », atteindre jusqu’à 1 400 milliards d’euros d’ici la fin 2022, contre 550 milliards d’euros à la mi-2020 et un pic de 1 000 milliards d’euros atteint en 2016. De son côté, le Comité européen du risque systémique (CERS) a publié un « avertissement général » dans lequel il fait part de ses préoccupations sur l’augmentation des risques systémiques graves pour la stabilité financière. Il craint notamment une augmentation des tensions sur les bilans des sociétés non financières et des ménages ainsi que sur leur capacité de service de la dette, en particulier dans les secteurs et les États membres les plus affectés par une hausse rapide du prix de l’énergie. Le CERS s’inquiète également d’une chute brutale des prix des actifs qui pourrait amplifier la volatilité du marché et provoquer des tensions et des contraintes de liquidité ou peser sur la qualité des actifs et les perspectives de rentabilité des établissements de crédit. Vigilant vis-à-vis de la capacité de financement des ménages et des entreprises françaises, le Haut-Conseil de stabilité financière (HCSF) considère que les risques pour la stabilité financière, bien qu’élevés, demeurent maîtrisés. Pour autant, compte tenu de la persistance des vulnérabilités et du niveau des risques à moyen terme, le HCSF prévoit de relever en décembre de 0,5 % à 1 % le taux du coussin de fonds propres bancaires contracyclique, estimant que l’ensemble des établissements concernés dispose déjà du capital permettant de satisfaire cette exigence.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº873
RB