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3 Questions à...
Françoise Palle-Guillabert, délégué général,
et Philippe Mutin*, président de la Commission
affacturage de l’ASF

« L’affacturage renforce sa place
devant le découvert bancaire »

Créé le

23.01.2023

-

Mis à jour le

24.01.2023

Le retour de l’inflation rend-il l’affacturage plus ou moins attractif ?

Philippe Mutin : Les besoins en fonds de roulement des entreprises augmentent sous l’effet d’une inflation aux causes multiples et des remboursements des Prêts garantis par l’État (PGE). Dans ce contexte propice aux tensions de trésorerie, l’affacturage est un facteur d’amortisseur des difficultés. La profession constate une augmentation des tirages sur les lignes de financement disponibles. L’affacturage renforce sa place de première source de financement court terme des entreprises devant le découvert bancaire.

Quelle est la place des fintechs dans la gestion du poste client ?

Philippe Mutin : Les fintechs ont parfois apporté de nouveaux standards intéressants pour le front end (tunnels d’adhésion déportés et sites internet transactionnels). Les factors se sont rapidement adaptés, d’autant plus facilement qu’ils ont tous amélioré les parcours digitaux proposés à leurs clients. Ils conservent une avance importante en matière de savoir-faire et de capacités de traitement. Dans ce contexte, les modèles économiques des fintechs s’avèrent difficiles à pérenniser, des partenariats pourraient se mettre en place.

Sont-elles aujourd’hui concurrentes de vos membres ?

Françoise Palle-Guillabert : Les sociétés d’affacturage françaises sont agréées et supervisées en qualité d’établissement de crédit ou de société de financement. La réglementation leur impose de disposer de fonds propres importants et de processus normés qui leur donnent un cadre très sécurisé. Les fintechs interviennent souvent comme de simples plateformes adossées à une structure délivrant le financement. Si elles octroient elles-mêmes un financement, sous forme de prêt ou de titrisation, elles doivent alors avoir été agréées sous une forme qui varie selon leur statut, moins exigeant que celui des sociétés d’affacturage classiques.

* Directeur général de FactoFrance.
Propos recueillis par Sylvie Guyony

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº877
RB