Square
 

Rapport Banque de France

Les valorisations boursières, principal risque pour le système financier

Créé le

14.01.2022

À court terme, la situation s’est plutôt assainie pour le secteur financier, constate la Banque de France dans son Évaluation annuelle des risques du système financier français, publiée le 10 janvier dernier. La reprise économique mondiale a permis une stabilisation de la situation des entreprises, malmenées depuis deux ans par la crise sanitaire. Mais l’institution souligne que, derrière cette amélioration de la conjoncture, les vulnérabilités de moyen terme se sont accentuées. Les valorisations de marché élevées sont identifiées par la banque centrale comme le risque principal. En effet, la dynamique positive de marché enclenchée depuis le printemps 2020 a conduit les ratios de prix sur bénéfices corrigés du cycle au-delà de leur niveau de 2008, aussi bien en France qu’aux États-Unis. Outre-Atlantique, ils s’approchent même des pics observés pendant la bulle Internet. « Certains indicateurs de valorisation boursière pointent un niveau d’exubérance persistant, qui rend les marchés d’actifs risqués vulnérables à une correction brutale pouvant aussi éventuellement déstabiliser des acteurs financiers non bancaires ayant recours au levier de la dette et se propager à d’autres segments de marché », souligne le rapport. La Banque de France estime en outre que ce risque va s'accroître au cours des six prochains mois.

En revanche, la flambée des prix sur le marché immobilier résidentiel soucie moins l’organisme, qui souligne que « la dynamique des prix n’est pas homogène sur le plan national ». Et, surtout, le modèle français de financement de l'habitat limite les risques d’un endettement excessif des ménages puisque les crédits sont accordés en fonction des revenus des ménages et non de la valeur du bien. Sans oublier l’encadrement des conditions d’octroi des prêts immobiliers par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF).

L’endettement reste néanmoins un sujet de risque prégnant. Dans ce contexte, la Banque de France souligne la bonne santé, au global, des entreprises mais note une forte hétérogénéité entre les secteurs et les entreprises. « La hausse de l’endettement global des sociétés non financières les rend plus vulnérables à tout durcissement éventuel des conditions de crédits », mentionne le rapport. Les banques ont également amélioré leurs ratios financiers, permettant à la banque centrale de statuer que « leur situation prudentielle resterait solide, même en cas de choc de taux d’intérêt ». Continuent toutefois de pointer des inquiétudes sur leur rentabilité et leur modèle à terme (voir encadré). Les risques cyber et la transition énergétique complètent ce panorama des risques.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº865