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Les résultats du troisième trimestre ont été décevants pour la plupart des groupes de l’Hexagone. Le produit net bancaire (PNB) des banques de détail en France est toujours pénalisé par la hausse des taux de l’épargne réglementée, les taux d’usure, la fin du TLTRO (Targeted Longer-Term Refinancing Operations) et le recul du crédit. À l’international, les réseaux bancaires qui bénéficient des hausses des taux ont rendu une meilleure copie, alors que les activités de marché hors actions (taux, change, matières premières) ont délivré des performances mitigées.
Malgré un PNB en hausse de 4 % par rapport au deuxième trimestre 2022, à 11,58 milliards d’euros, BNP Paribas a vu son résultat reculer de 4 % à 2,66 milliards. Son activité de détail domestique a diminué de 3,2 % et ses revenus d’intérêt fléchi de 5,9 %. Ses métiers spécialisés Personal Finance ont marqué le pas, baissant de 2,4 %. Le contexte immobilier a fragilisé la division Real Estate et Principal Investment, le PNB du pôle Investment & Protection Services se contractant ainsi de 1,8 %. La normalisation des activités de marché par rapport à une année 2022 très soutenue explique la réduction de 14,3 % des activités FICC (Fixed Income, Currencies & Commodities).
Les temps sont durs pour Société Générale, qui a vu son PNB se détériorer de 6,2 % à 6,19 milliards. L’activité du pôle banque de détail en France, banque privée et assurances (hors CEL/PEL) et la marge nette d’intérêt (MNI) se sont dégradées, dans l’ordre, de 14,7 % et 27 %. Cette dernière a été impactée par l’environnement de taux et les effets négatifs d’opérations de couverture court terme. Les revenus des activités FIC (Fixed Income and Currencies) ont décéléré de 4,6 %. L’intégration de LeasePlan par ALD Automotive, devenue Ayvens, a porté le revenu des Services de mobilité et de leasing, qui a grimpé de 21,6 %, contre une envolée de 37,2 % de la marque flambant neuve. Le Hors Pôle a été impacté par le débouclage d’opérations de couverture du TLTRO, tandis que des dépréciations et des provisions exceptionnelles ont grevé le résultat de 610 millions d’euros. Il a fondu de 79,6 % à 295 millions d’euros.
Le contexte de taux actuel a pesé sur BPCE, dont le résultat a plongé de 28 % à 917 millions. L’activité de sa Banque de proximité et assurance (BPA) s’est réduite de 8 % à 3,72 milliards sous l’effet du recul de 13 % des réseaux bancaires, malgré de bons chiffres de conquête de Banque Populaire et Caisse d’Épargne. La MNI s’est affaissée de 17 %. La progression de 2,5 % du PNB du pôle Global Financial Services à 1,73 milliard a été insuffisante pour amortir le ralentissement du pôle BPA. L’activité FIC-T (Fixed Income, Commodities and Treasury) a stagné à 330 millions (-0,3 %).

Les signaux au vert pour Crédit Agricole
Soutenu par l’ensemble de ses métiers, Crédit Agricole a été le seul groupe à délivrer des chiffres entièrement positifs. L’activité des Caisses régionales s’est améliorée de 0,8 %, à 3,29 milliards d’euros portée par la conquête de nouveaux clients. Le PNB et la MNI (hors reprise sur la provision Épargne Logement) de LCL progressent de 5,9 % et de 0,7 %, cette dernière ayant bénéficié de la hausse du rendement des crédits et de la macrocouverture. L’activité de la banque de proximité à l’international s’est accélérée de 27,1 % à 1,04 milliard, profitant pleinement des hausses des taux, comme l’illustre l’envolée, en Pologne et en Égypte, de 33,9 % des revenus et de 81 % de la MNI. Les revenus de la Banque de financement et d’investissement se sont hissés à 1,41 milliard, soit +9,2 %, grâce à la performance robuste des activités FICC (+25,6 %) sur les produits structurés et la titrisation et de CACEIS (+51,5 %), qui a consolidé RBC Investor Services, acquis en 2022. Tous les signaux sont au vert pour le groupe qui a mis sur pied son nouveau métier Crédit Agricole Transitions & Énergies pour endosser un rôle d’énergéticien des territoires.