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Les assurtechs : crise de sens
ou de croissance ?

Créé le

07.03.2024

-

Mis à jour le

19.03.2024

La hausse des taux qui a commencé à la mi-2020 aux États-Unis a offert de nouvelles possibilités aux investisseurs. Ceux-ci ont partiellement délaissé le financement des jeunes pousses, seule opportunité vraiment lucrative dans la période de taux très bas qui correspond aux années 2010. Les fonds alloués au secteur des entreprises technologiques, « la tech », et en particulier aux assurtechs (insurtechs en anglais), ces entreprises d’assurance au sens large dont le modèle économique repose sur au moins une innovation et un emploi visible de technologies informatiques de pointe, ont diminué brutalement : entre le premier semestre 2021 qui marque un sommet, et 2023, la baisse dépasse 60 % à l’échelle du monde entier1. Les analystes font le parallèle avec la bulle internet qui s’est dégonflée en 2001, et Techcrunch se demande en juillet 2023 si les assurtechs pourront se remettre de « la mort de l’assurtech 1.0 »2. La réponse est oui pour au moins quatre raisons fortement complémentaires : d’abord les assurtechs, quel que soit leur modèle économique, qui est propre à chacune, répondent à un besoin fondamental d’innovation dans le secteur.
Or l’innovation de rupture est pratiquement impossible à l’intérieur des grands groupes, qui ont en revanche su développer un écosystème pour permettre à des structures plus petites et plus agiles de porter des projets nouveaux, lesquels trouvent encore des financements à toutes les étapes de leur croissance, même si les investisseurs sont aujourd’hui plus regardants qu’ils ont pu l’être jusqu’en 2021. Avant d’en venir à expliciter plus précisément cette pérennité des assurtechs comme vecteur d’innovation, prenons le temps de considérer quelques exemples emblématiques.

Le terme assurtech décrit aussi bien une entreprise que le secteur lui-même, qui comprend non seulement les entreprises d’assurance proprement dites, mais aussi les courtiers et les prestataires de services professionnels (dits B2B). Si on détaille cette typologie, on va distinguer quatre grandes familles :

– par analogie avec le monde de la tech, où un full stack dev est un programmeur informatique qui maitrise tous les ficelles de son métier, une assurtech full stack désigne une entreprise d’assurance agréée (en France par l’ACPR) ;

– la plupart des assurtechs sont en fait des ...

À retrouver dans la revue
Revue Banque HS-Stratégie-Nº9
RB