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3 Questions à... Camille Andrieu et Adeline Baldacchino

« Nous défendons une Cour des comptes “écosophiste” »

Créé le

04.01.2023

-

Mis à jour le

23.02.2023

Jeunes magistrates à la Cour des comptes, Camille Andrieu et Adeline Baldacchino repensent l’avenir de cette institution dans leur ouvrage Conter demain – Cour des comptes et démocratie au XXIe siècle, coédité par les éditions de L’Aube et la Fondation Jean Jaurès, 100 pages, 14 €.

Quels sont les moyens dont vous disposez pour vos missions ?

Alors que nombre de services publics peinent à faire face à leurs missions, faute de moyens, la Cour des comptes a la chance de disposer des ressources nécessaires à ses actions pour peser dans le débat public. Équidistante de l’exécutif et du législatif, elle bénéficie aussi d’une indépendance garantie par la Constitution et des leviers indispensables à ses investigations.

Quel est le rôle de la Cour des comptes dans les grands débats d’actualité ?

Sa force réside dans l’effet d’entraînement qu’elle a sur les autres administrations. Bien que non contraignantes, 80 % de ses recommandations sont suivies d’effets ! Si son rôle est de contrôler la dépense, elle doit aussi pouvoir alerter quand un secteur souffre et manque de moyens. Il faut pour cela qu’elle puisse formuler des recommandations qui ne soient pas uniquement fondées sur des considérations budgétaires mais qui tiennent compte des impacts sur la sauvegarde des équilibres sociaux, humains et environnementaux. Nous défendons une Cour des comptes « écosophiste », qui intègre de manière plus systématique les problématiques de soutenabilité dans son approche d’audit.

Vous appelez de vos vœux une Cour citoyenne. Quelles sont vos préconisations ?

Nous voulons en effet qu’elle soit une véritable vigie de l’action citoyenne du futur qui participera à la réinvention de l’action publique et de la démocratie. Cela passe par une plus grande ouverture et une communication accrue, de même que par l’intégration des citoyens dans les contrôles, avec par exemple des tirages au sort les invitant à participer à des délibérés et des évaluations de politiques publiques citoyennes. Nous rêvons même que cette Maison devienne une agora capable d’organiser des passerelles entre magistrats, experts, intellectuels et artistes pour imaginer les politiques publiques du futur !

$!« Nous défendons une Cour des comptes “écosophiste” »
À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº877