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#français, finance et Français

Créé le

22.09.2023

« Il n’y eut pas un seul acte fondateur de notre langue mais plusieurs. Depuis Charlemagne en 813 jusqu’à Louis XII en 1510 et surtout François Ier qui, en 1539, décida que le français serait la langue administrative du royaume par l’Édit de Villers-Cotterêts. » Cet extrait du discours prononcé le 20 mars 2018 à l’Institut de France par Emmanuel Macron est rappelé dans la communication de la Cité internationale de la langue française. Le président de la République l’inaugurera ce 19 octobre, au château de François Ier à Villers-Cotterêts.

Nul doute que nos abonnés maîtrisent l’anglais financier, que d’aucuns qualifient de « jargon », et tous les acronymes qui en découlent, en plus de ceux de la langue française. Nous nous attachons toutefois à les développer, traduire ou expliquer dans chacune de nos pages, mais également sur revue-banque.fr. Espérons que nous parlons la même langue.

Lexique en ligne

CRR3, CRD6, CMDI, DeFi, ESRS, G-SIB, NBFI, MiCA, SREP... FRU, HCSF, MSU, etc. Que ces acronymes ne vous arrêtent pas : Nathalie Aufauvre, secrétaire générale de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), aborde pour Revue Banque tous ces sujets, de façon claire et transparente (pages 6 à 9).

AT1, CDS, CET1, Cocos, CIB, DCM, ERS, LCR, MREL, RMBS, RWA, titrisation, TLAC, TLTRO, etc. : professionnels, observateurs et journalistes font toute la lumière sur ce que recèlent ces termes : un secteur bancaire solide et un financement de l’économie adapté. Vous les retrouverez dans notre dossier (pages 24 à 51), ainsi que sur revue-banque.fr, avec un lexique en ligne.

Un vocabulaire technique ne doit pas masquer les préoccupations concrètes des métiers, même lorsque la technologie la plus en pointe émerge dans leur travail quotidien (pages 52 à 81). Grégoire Simon-Barboux, directeur de la conformité du Groupe Société Générale, nous explique ainsi comment les équipes portent la double responsabilité de répondre aux attentes croissantes des régulateurs et de favoriser des choix stratégiques judicieux : des défis ambitieux, également sources d’efficacité et d’innovation.

Comportement humain

Prise de risque, stress, fatigue mentale, émotions, réactions à l’introduction de services digitaux et d’outils d’intelligence artificielle, etc. Marie Brière, d’Amundi Institute, également impliquée dans les travaux de l’Université Libre de Bruxelles, de Paris-Dauphine et de l’Observatoire de l’épargne européenne, met en perspective tout ce que l’on peut apprendre du comportement humain, de l’activité physiologique ou cérébrale, au bénéfice d’une meilleure compréhension de l’économie, et de la finance en particulier.

Reste à savoir si les lecteurs de Revue Banque se sentiraient plus à l’aise avec les centaines de termes de la finance définis et traduits par la Commission d’enrichissement de la langue française, dont la dernière liste a été publiée au Journal officiel du 1er juillet. On y apprend que nous ne devrions pas traduire Non-Fungible Token (NFT) par « jeton non fongible » mais par « jeton identifiant », que l’appellation française « société d’acquisition à vocation spécifique » convient pour évoquer un SPAC (Special Purpose Acquisition Company), ou encore qu’il faut retenir « obligations vertes » plutôt que son équivalent anglais, bien sûr. Dès lors, la non-preferred debt n’est pas « non préférée » mais « non privilégiée », en vertu de la hiérarchie des créanciers.

Que les experts de la Banque de France, de l’Académie française ou de la Direction générale de la langue française et des langues de France nous pardonnent. Nous employons un français de plus en plus « diésé », comme la musique est modulée. Le poids des mots... « # », hashtag. « Mot anglais. De “hash”, dièse, et “tag”, balise », indique le Larousse. On pourrait dire « mot-clé », ou « mot-clic » qui lui est préféré au Québec. En France, la recommandation officielle est de s’en tenir au « mot-dièse ».

Bonne lecture.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº884
RB