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Édito

Des préoccupations concrètes

Créé le

24.10.2022

-

Mis à jour le

09.11.2022

Revue Banque a reçu Christian de Boissieu et Jean-François Serval, deux hommes qui se connaissent de longue date.

L’un est universitaire et économiste renommé, spécialiste de questions monétaires et bancaires. Christian de Boissieu a exercé de nombreuses fonctions de conseiller scientifique auprès de banques et fonds d’investissement, de la Commission européenne ou auprès de l’Autorité des marchés financiers. Parlez-lui de réforme monétaire, il vous dira que le plus grand économiste est Knut Wicksell, qui propose une analyse de l’élasticité du système financier.

L’autre est un homme de chiffres. Jean-François Serval a développé Constantin Associés, l’un des principaux cabinets d’audit indépendants européens (cédé à un « Big 4 ») jusqu’aux États-Unis, où il exerce comme président fondateur de Groupe Audit Serval. Auteur de nombreux articles de prospective et d’ouvrages aux préfaces signées par Christine Lagarde ou Jacques de Larosière, ce juriste de formation imagine un traitement de la dette par sa transformation en investissements productifs, via un processus de « défaisance » piloté par les banques centrales, et coordonné au niveau mondial. L’économie réelle reprendrait alors le dessus sur l’économie « virtuelle ».

Numérique n’est pas virtuel

Le numérique est, lui, bien réel. « Certes, il augmente certains risques. Mais, dans le même temps, il fournit des outils indispensables à leur identification et leur contrôle », rappellent des experts du sujet (pp. 66-67). Et l’euro numérique ? Les Français ne semblent pas prêts. Leurs banques s’inquiètent pour leur part des risques qui seraient liés à l’usage d’une monnaie publique numérisée, entre entreprises et par les particuliers, mais aussi d’une éventuelle désintermédiation voire moins de dépôts à leurs bilans. Les premiers tests sont en cours (pp. 72-76).

Reporting extra-financier

Bien réelle aussi, la question du pouvoir d’achat, avec quelques surprises parfois (pp. 64-65)...

D’autres sujets préoccupent les banques. Comment bien réussir son reporting extra-financier ? S’il faut attendre cette mi-novembre 2022 pour y voir plus clair sur les textes, l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), la Commission européenne et plusieurs autorités européennes de supervision, dont l’ESMA (European Securities and Markets Authority), intègrent dans leurs activités l’identification des risques que les facteurs ESG (environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance) font peser sur la stabilité financière. Ces critères vont entrer dans la législation financière de l’Union européenne. L’approche traditionnelle, qui consistait à séparer enjeux financiers et environnementaux, a fait long feu. Le premier reporting sur les risques climatiques est prévu pour 2024, avec les données 2023.

Revue Banque a ouvert les pages de son dossier du mois à toutes les parties prenantes (pp. 24-50).

Vous pourrez également retrouver dans Revue Banque les nominations qui comptent (pp. 78-81) et des suggestions de lectures (pp. 22-23). Autant d’articles également accessibles sur notre nouveau site internet revue-banque.fr.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº873