Alors que le plan Juncker n’était pas encore officiellement sur les rails, la France a annoncé la première opération financière au titre du plan d’investissement pour l’Europe. Le 12 mai, le
L’accord permettra à BPI France de participer au financement d’entreprises innovantes en France pour un montant de 420 millions d’Euros dans le cadre de l’initiative InnovFin du programme Horizon 2020. Les relations de BPI France avec la BEI ne datent pas du plan Juncker. Les deux institutions pratiquaient déjà les prêts innovation et les prêts à l’amorçage. Le plan Juncker a permis d’accélérer et d’amplifier le processus. Ces prêts échappent à la règle de base de BPI France : le cofinancement avec des banques privées. Selon Nicolas Dufourcq, « pour financer l’innovation, c’est-à-dire le grand risque, on ne peut pas trouver de contrepartie bancaire, donc nous faisons exception à cette règle du cofinancement avec les prêts innovation et les prêts amorçage. Cela nous permet de financer des entreprises qui sont EBITDA (résultat opérationnel) négatif. Cela est fondamental […] Il faut être EBITDA négatif dans le monde de l’innovation. C’est le modèle californien. » Et le patron de la banque publique de se féliciter de la forte croissance de BPI France et de conclure : « Donc quand on a la bonne boîte à outil, qu’on voit les entrepreneurs les uns après les autres, en porte à porte, il y a un marché bancaire considérable et un appétit pour l’investissement incontestable. » Un message codé à l’attention des banquiers privés ?
