Les limites de l’empreinte carbone

Les indicateurs classiques tels que l’empreinte carbone ou l’intensité carbone mesurent uniquement les impacts sur le climat, mais ils occultent les autres enjeux environnementaux. En divisant les émissions annuelles de gaz à effet de serre d’une entreprise par son chiffre d’affaires ou par sa capitalisation boursière, ils sont porteurs de biais d’analyse. En effet, ils comparent des données physiques, d’une part, et des données financières, par nature volatiles, d’autre part. Par ailleurs, ils sont encore trop souvent restreints aux émissions des scopes 1 et 2, c’est-à-dire les émissions directes des activités de l’entreprise et émissions indirectes associées à ses achats d’énergie (voir infographie, page xxx). En revanche, ils ne prennent que partiellement en compte les émissions de scope 3 amont associées à l’extraction des matières premières, par exemple. Et omettent les émissions de scope 3 aval associées à la consommation d’un produit. Elles représentent pourtant la part la plus importante des émissions de certains secteurs clés, comme pour les constructeurs automobiles.