BPCE réveille la présence française en Afrique

Début juillet, à une semaine d’intervalle, BPCE a annoncé sa prise de participation dans deux banques africaines : l’une de 75 % dans la Banque Malgache de l’Océan Indien, rachetée à BNP Paribas, la seconde de 19,4 % dans la Banque Nationale de Développement Agricole du Mali, acquise auprès de la BCEAO. Des sources de presse font par ailleurs état de discussions avancées entre le groupe français et une banque ivoirienne.

Assiste-t-on au grand retour des banques françaises sur le marché africain, après le départ du Crédit Agricole en 2008 ? Pour Yoann Lhonneur, du cabinet VELHON Partners, la lecture de leur stratégie peut être double : « Conscientes du potentiel africain, les banques françaises sont toujours présentes sur leurs implantations historiques, mais elles restent timides dans leur développement, en particulier du réseau. Pourtant, malgré leur taille modeste, les banques africaines affichent de très beaux niveaux de rentabilité, avec des marges d’intérêt importantes. » Positionnés sur une clientèle plutôt aisée, les acteurs français tentent, pour l’instant sans grande conviction, de s’attaquer à la clientèle défavorisée, via la microfinance ou la banque sur mobile.

Mais le continent avance vite : « Des acteurs africains, continentaux comme la marocaine Attijariwafa Bank, la sud-africaine Standard Bank, la nigériane United Bank for Africa, ou pan-régionaux, comme Ecobank ou Bank of Africa, ont été très dynamiques ces 5 dernières années : ils couvrent désormais plus de pays que les acteurs occidentaux comme Barclays ou Société Générale. Malgré l’effet de la crise, ces banques continuent d’investir pour y asseoir leur position, tant sur le mass market que sur le marché des grandes entreprises. » La menace vient aussi de l’Orient puisque la banque chinoise ICBC a acquis il y a 3 ans 20 % de Standard Bank, s’offrant ainsi une porte d’entrée sur 17 pays d’Afrique.