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Crédits particuliers

Créé le

23.11.2021

Le retour de l’inflation tire les taux directeurs vers le haut. Aura-t-il des conséquences sur le coût du crédit aux particuliers, au moment où l’économie sort en force de la crise sanitaire ? Et ce renchérissement éventuel peut-il nuire à la reprise ? C’est notamment à ces questions que répondent les experts sollicités par Revue Banque, unanimes à saluer une période fertile en péripéties et bouleversements, mais aussi en promesses : essor du paiement fractionné et du mini-crédit, de la location, progrès technologiques, intelligence artificielle, nouveaux produits innovants… Poussé par les fintechs et les néobanques, le secteur ne manque pas d’imagination et d’outils pour accompagner la soif de consommation des Français, que deux ans de restrictions ont rendu gourmands. Jusqu’au combat pour l’environnement qui, comme l’ont montré les propositions faites par les représentants des banques à la Cop26 de Glasgow, est désormais un acteur clef, qu’il plane sur le crédit immobilier ou sur le financement de la rénovation énergétique. Dernière bonne nouvelle : le travail conjoint des organismes de prêt, des commissions locales, des associations et de l’Observatoire de l’inclusion bancaire pour limiter le surendettement des ménages porte ses fruits, même si, déplore Mark Béguery, directeur des particuliers de la Banque de France, les plus fragiles sont encore et toujours les plus touchés. En cette fin d’année 2021, on peut emprunter pluriel, écologique et raisonnable.

Également au sommaire de Revue Banque, l’avertissement de Chandara Ok à propos d’une cartographie des risques qui ne doit pas s’arrêter aux seuls risques financiers, mais prendre également en compte les risques opérationnels et de non-conformité. Ce risque qui fait peur, quelle que soit sa nature, alors que, plaident Sarah Djeghri et Julien Valletoux, un contrôle permanent bien géré par l’entreprise et ses collaborateurs devrait au contraire être un moteur de la performance. Autrement dit par Isabelle Autier Bury, pour accompagner la mutation accélérée des réseaux bancaires, il est plus que temps d’en repenser la culture managériale. Autre peur, celle du Covid, dont Dan Lefkowitz, qui s’appuie sur les chiffres de Morningstar, constate pourtant qu’il n’a pas mis, loin de là, « un coup d’arrêt à l’internationalisation des échanges » – mais pas au bénéfice de tous.

Autre grand sujet du moment, la réinvention et la diversification des moyens de paiement, dont ont rendu compte début novembre les 9es rencontres de France payments forum. Au cœur des discussions, l’European payment initiative (EPI), l’arme du Vieux Continent contre les géants américains et chinois du porte-monnaie électronique, Visa, Mastercard, Tencent ou Apple Pay. L’initiative de l’UE aidera-t-elle les banques à « réinventer leur modèle » ? Selon Jean-Michel Schneider, face aux nouvelles exigences réglementaires, à la mutation des usages et à la pression sur les marges, c’est seulement ainsi qu’ils résisteront aux nouveaux entrants, agressifs et créatifs, dont les GAFAMS ne sont pas les moins dangereux.

Nous avons commencé cet éditorial par l’inflation, Jean-Pierre Petit le conclut par les menaces de stagflation, ce mélange délétère de hausse des prix et de récession. Rameutant à cet effet quelques vérités historiques, le patron des Cahiers verts de l’économie s’inscrit en faux : il n’y croit pas, parce que, contrairement aux années 1970, l’inflation, liée à des pénuries temporaires, n’est pas là pour durer et c’est bien le redémarrage brutal de l’économie qui la nourrit. De bon augure à la veille d’une nouvelle année dont tous les observateurs prédisent qu’elle sera décisive.           

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº862