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L’esPERance d’une belle retraite

Créé le

22.05.2023

-

Mis à jour le

25.05.2023

Le plan d’épargne retraite individuel (PERin) présente, certes, des limites, mais offre une certaine souplesse.
Il peut aussi s’accompagner de solutions alternatives, notamment pour anticiper un risque de dépendance et financer
un maintien à domicile.

Les systèmes de retraite par répartition étant confrontés à des défis importants en raison de la démographie vieillissante, de la diminution du nombre de travailleurs actifs et de l’augmentation de l’espérance de vie, la loi PACTE de 2019 a introduit le plan d’épargne retraite (PER).

Ce nouveau produit a un objectif très clair : encourager la constitution d’une épargne retraite via un contrat simple et souple, en remplacement des anciens dispositifs que sont les contrats PERP et Madelin.

Selon le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le lancement du PER est un véritable succès. Fin 2022, sur la base des données mises à disposition par l’ensemble des fédérations professionnelles commercialisant des PER, plus de 6 millions de personnes bénéficient déjà de ces nouveaux plans, soit plus du double de l’objectif de 3 millions initialement fixé pour fin 2022. Les encours constitués sur ces PER atteignent 70 milliards d’euros, dépassant largement l’objectif initial de 50 milliards à la même période. Cette dynamique concerne tant les PER d’entreprise, collectifs et obligatoires, que les PER individuels.

Concernant plus spécifiquement le PERin, les chiffres témoignent de son attractivité auprès des épargnants, qui ont été séduits non seulement par les avantages fiscaux du dispositif mais également par sa souplesse globale, ainsi que par la possibilité de sortie en capital.

D’aucuns diront que le PERin présente également quelques limites et inconvénients. Des fonds bloqués jusqu’à la retraite, un plafond de déduction fiscale relativement bas limitant l’intérêt pour les plus aisés, des règles de transfert d’un ancien contrat retraite pouvant être considérées comme complexes. Il convient aussi de noter que le PERin est soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux lors de la sortie en rente ou en capital, ce qui peut être considéré comme un inconvénient par certains épargnants.

Cependant, lorsqu’on analyse tous les points faibles du PERin, on comprend que d’autres caractéristiques les compensent largement, comme par exemple les cas de déblocages anticipés ou l’absence totale de fiscalité en cas de sortie pour accident de la vie (invalidité, décès du conjoint, expiration des droits aux allocations-chômage...).

Accessibilité garantie pour tous

En synthèse, le PERin semble avoir été globalement bien accueilli par les épargnants et les professionnels du secteur. Ce nouveau produit d’épargne permettant de simplifier l’offre et de rendre l’épargne retraite plus accessible pour tous. Mais ce dispositif n’est pas non plus l’alpha et l’oméga d’une bonne préparation à la retraite car il est toujours confronté à la problématique de la capacité d’épargne long terme des Français.

C’est précisément pour cette raison qu’émergent actuellement des solutions alternatives telle que la monétisation de ses biens immobiliers (résidences principales ou secondaires) via des dispositifs comme le viager mutualisé ou le démembrement avec réserve d’usufruit. Rappelons qu’en France, plus de 70 % du patrimoine des particuliers est immobilisé dans de l’immobilier. Ces solutions pouvant être par ailleurs des réponses efficaces aux problématiques de la dépendance et du financement du maintien à domicile.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº881bis
RB