Le cloud computing a une grande place dans cette édition. Qu’apporte-t-il à l’externalisation ?
C’est une forme d’outsourcing. Présenté comme une innovation technologique, le cloud introduit un nouveau paradigme de prestation : on ne paie que ce que l’on consomme. C’est du moins le message marketing des entreprises de services numérique, mais c’est plus compliqué que cela. Le cloud constitue une rupture organisationnelle en déplaçant le curseur des responsabilités : la mécanique, auparavant construite par l’infogérant, est désormais à la charge du client. Celui-ci doit donc se réapproprier certaines compétences et associer les équipes métier autour d’un programme de transformation. En outre, pour des raisons de coût, l’utilisation du cloud n’a pas vocation à être permanente.
Vous présentez des cas concrets. Quels sont-ils dans le secteur bancaire ?
Les banques sont matures. L’infrastructure informatique y est importante et il faut régulièrement la faire évoluer. Une migration vers le cloud est une solution rapide mais transitoire pour permettre de rénover un legacy. Le choix de l’outsourcing est aussi intéressant lors d’une fusion-acquisition. Sachant que la moitié de ces opérations échouent à cause de l’informatique, l’outsourcing se révèle un bon moyen de limiter les risques. Ce que je veux montrer, c’est que les gains d’une externalisation concernent moins les coûts que la flexibilité, la réduction des risques, l’augmentation de la qualité et la simplification de la gestion quotidienne. C’est un levier pour améliorer la productivité des utilisateurs et l’agilité de l’organisation.
Comment voyez-vous l’avenir avec l’IA ? Serait-ce l’objet d’une quatrième édition ?
Vous ne croyez pas si bien dire ! L’évolution permanente des services combinée aux algorithmes de l’IA augure d’un futur extraordinaire. Mais tout cela n’est pas une fin en soi. Derrière, le but est de dégager du temps libre pour l’homme. Reste à savoir comment il sera utilisé.
« Externalisation des SI : Révolution cloud, Transformer l’entreprise et optimiser le digital avec ou sans le Cloud », Gereso, coll. « Guides pratiques »,. 301 pages, 29 €
