La France peut-elle échapper au décrochage qui lui est prédit ?
De nouveaux rapports de force se dessinent au sein de l’économie mondiale et ils ne sont favorables ni à la France ni à l’Europe. Notre continent souffre de handicaps structurels : faiblesse des gains de productivité, liée à l’insuffisance des investissements en nouvelles technologies et en recherche-développement ; vieillissement démographique avec recul de la population active ; absence de ressources en matières premières ; enfin, faiblesse du système éducatif. Pourtant des marges de manœuvre existent pour éviter la décroissance et le déclassement. Évidemment, il faudra relever un certain nombre de défis : sur le plan démographique, en acceptant notamment une immigration capable de couvrir les besoins d’emplois et, bien sûr, sur le plan de l’attractivité économique, en attirant l’épargne sur notre territoire.
Que préconisez-vous ?
Il faut mettre en œuvre des politiques susceptibles d’extirper nos économies du piège à croissance faible et il faut repenser la politique économique de l’Union européenne. Pour faire face aux défis énergétique, industriel ou encore démographique, l’Europe a besoin d’une politique monétaire expansionniste et du rétablissement de la mobilité des capitaux entre les pays de la zone euro. Si l’Allemagne et la Hollande, qui ont un excédent d’épargne, acceptaient de le prêter à leurs voisins plutôt qu’au reste du monde, comme c’est le cas depuis la crise de 2008-2009, cela permettrait à notre continent d’être parmi les premiers à réaliser une transition énergétique. Ce qui relancerait sa compétitivité... et sa croissance.
En France, quelle mesure vous semble prioritaire ?
Il faut commencer par réformer le système éducatif. Les études sérieuses montrent que notre système de formation accroît les inégalités d’origine sociales. Il faut créer un vivier de compétences.
