La monnaie fondante :
la plus stupéfiante
des révolutions financières

La monnaie fondante est une monnaie qui se déprécie au fil du temps, avec un coût de demeurage fixe et une date de péremption. En forçant ainsi la circulation monétaire, l’objectif est de doper la consommation afin de soutenir l’activité. Docteur en économie appliquée, enseignant dans plusieurs universités belges, Bruno Colmant réactualise cette théorie développée au début du XXe siècle par l’économiste belgo-allemand Silvio Gesell. Selon ce dernier, la monnaie devait « rouiller », avec un taux d’intérêt négatif de 5,2 % par an. Si elle ne fut jamais déployée, l’idée a régulièrement interpellé les économistes. Et elle prend une résonnance particulière aujourd’hui, dans un contexte de crise, alors que l’inflation s’envole et que l’épargne, dopée par le Covid et ses multiples confinements, n’est plus rémunérée.