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Trois questions à... Marie-Christine Chalus-Sauvannet

« La mixité est un enjeu de performance économique »

Créé le

18.09.2023

-

Mis à jour le

26.09.2023

Directrice générale de l’IAE Lyon, professeure des universités, administratrice à la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes et directrice d’une communauté de recherche en entrepreneuriat,
Marie-Christine Chalus-Sauvannet a dirigé « Femmes et gouvernance – Quels enjeux ? », un ouvrage qui rassemble les contributions d’experts, de chercheurs et d’associations du monde entier réunis lors d’une conférence organisée fin 2021, à Lyon. Éditions EMS, 392 pages, 29 €.

Quels sont les principaux enjeux associés à la place des femmes dans les organisations ?

Au-delà de l’aspect éthique, la mixité est un enjeu de performance économique. Comme l’a observé l’ONU, les traités de paix qui ont été signés par des instances où siégeaient des femmes durent plus longtemps ! Les femmes apportent des compétences, des expériences et des perspectives spécifiques qui enrichissent, apaisent et équilibrent la prise de décision. Cela mène à des décisions plus durables et équitables mais aussi plus complètes et inclusives, en accord avec la diversité de nos sociétés.

Qu’en est-il des banques françaises ?

La France est aujourd’hui le pays qui compte le plus de femmes au sein des conseils d’administration des entreprises, avec un taux de 46,4 %. Mais c’est une moyenne et on est loin de ce taux à la direction des grandes entreprises du CAC 40. Je n’ai pas de statistiques pour le secteur bancaire, mais il me semble qu’il se défend plutôt bien, avec de belles personnalités féminines jusque dans de grandes instances comme la Banque de France, le FMI, avec Christine Lagarde, ou encore la BCE.

Comment accélérer la participation des femmes à la prise de décision ?

En France, la loi a été la première alliée des femmes. Aujourd’hui encore, elle contribue à développer la parité dans les instances dirigeantes tant du secteur privé que public. Mais l’évolution passe aussi par l’éducation et la culture. Il faut agir très tôt, dès l’école, pour lever les freins culturels, donner confiance, favoriser la mixité et l’accès des femmes à des positions de pouvoir et de décision. Bien sûr, cette transformation vers un monde plus inclusif et équitable doit se faire non pas contre mais avec les hommes.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº884
RB