Pourquoi comparer l’IA à « un collègue qui dérange » ?
L’IA va à la fois détruire, créer et transformer les emplois. J’ai toujours cru en la notion d’humain augmenté. Je considère la collaboration humain-machine comme vertueuse, mais aujourd’hui, je ne la considère plus comme systémique. L’expérience a montré que, pour obtenir une performance maximale, il faut tantôt recourir à l’IA seule, tantôt à l’humain seul, et qu’il faut parfois les faire collaborer. Toute la question est donc d’arriver à objectiver, au cas par cas, le choix à faire entre ces différentes options. In fine, cela pose la question des métiers de demain.
Où en est le secteur bancaire dans son déploiement ?
Il a été parmi les premiers à s’emparer du sujet, en se focalisant surtout sur le front-office autour de l’expérience client. Mais, aujourd’hui, il s’intéresse aussi au middle et au back-office, afin de définir un nouveau profil de banquier augmenté et refondre l’ensemble des process de back-office. L’objectif est d’aligner front, middle et back-offices. C’est à ce prix que pourront être atteints les niveaux de Return on Investment (ROI) espérés.
Quelles sont, selon vous, les prochaines étapes ?
Le monde de demain se dessine autour trois dimensions technologiques : l’informatique traditionnelle, l’informatique quantique et l’IA. De cette combinaison naîtront de nouveaux cas d’application, à définir et modéliser. L’autre étape essentielle concerne la régulation. Car l’IA n’est pas qu’une technologie : c’est un contrat social. Il est donc indispensable que les entreprises se dotent d’un cadre de référence éthique concernant son utilisation, aussi bien dans les relations entre collaborateurs qu’avec les clients.