Surprenante au vu du contexte international, la vigueur de l’économie française au premier semestre a mené la Banque de France à relever en septembre sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour l’année 2023 de 0,7 % (prévu en juin) à 0,9 %.
Ayant révisé à la hausse ses prévisions des prix de l’énergie et abaissé celle de la demande mondiale adressée à la France, qui pèserait ainsi sur la reprise, l’institution monétaire a cependant légèrement revu sa copie pour les années 2024 et 2025. Elle prévoit désormais, dans l’ordre, une croissance de 0,9 % et 1,3 %, en baisse respective de 0,1 % et 0,2 % par rapport à ses prévisions de juin. Contrairement à l’Allemagne et aux Pays-Bas, la France devrait éviter la récession et connaître une reprise progressive ces deux prochaines années. Le marché de l’énergie montre depuis l’été des signes de tensions.
Un reflux plus modéré de l’inflation
Après une chute drastique de 6,3 % en février à 4,3 % en juillet, l’indice des prix à la consommation (IPC) publié par l’Insee a rebondi en août à 4,9 % pour se stabiliser à ce niveau en septembre, le ralentissement des prix de l’alimentation, des services et des produits manufacturés ayant été compensé par le rebond de prix des produits pétroliers.

Une dynamique qui contraste avec la nette contraction du taux d’inflation en zone euro de 5,2 % en août à 4,3 % en septembre. Celle-ci constitue d’ailleurs une preuve d’efficacité de la hausse des taux de la Banque Centrale Européenne. Le retrait progressif des mesures d’aide énergétique décidé par la France explique également ce reflux plus modéré de l’inflation dans l’Hexagone.
Pour la Banque de France, « au-delà des soubresauts des prix de l’énergie, la tendance de fond serait à la baisse de l’inflation, avec un retour progressif vers 2 % d’ici 2025 ». Selon son enquête du troisième trimestre auprès des chefs d’entreprise sur leurs anticipations d’inflation, la médiane de l’inflation perçue se situe à 5 %. L’inflation à un an est stable à 4 %, et se replie de 3 % à 2,5 % à l’horizon 3-5 ans.