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Engagement des collaborateurs : net progrès chez les acteurs de la finance

Créé le

16.11.2022

-

Mis à jour le

22.11.2022

Un récent rapport fait état de l’amélioration de l’engagement des collaborateurs du secteur financier, traditionnellement rétif au changement. La clé : une plus grande flexibilité octroyée durant la pandémie ; qui doit être maintenue pour poursuivre sur cette lancée.

Après plus de deux années d’un bouleversement mondial qui a mis à l’épreuve l’engagement tant émotionnel que mental des collaborateurs, des niveaux records de démission ont été enregistrés. Selon la Dares, l’un des principaux producteurs de données statistiques sur le travail, l'emploi et la formation professionnelle, entre fin 2021 et début 2022, le nombre de démissions en France a atteint un niveau historiquement haut, avec près de 520 000 démissions par trimestre. Dans un tel contexte, l’engagement au travail n’est plus une option pour les entreprises mais un véritable impératif ; d’autant plus qu’il est désormais établi que des collaborateurs engagés assurent une meilleure productivité, efficacité et satisfaction client.

Le secteur des services financiers n’a pas été épargné par ce mouvement – qu’il serait plus juste de qualifier de « Grand remaniement », étant donné qu’il s’agit plus de changements de postes que de sorties du monde du travail. En parallèle, la dernière étude State of Engagement Report 2022, de Workday, fait état d’une nette augmentation de l’engagement des collaborateurs de ce secteur.

Fondé sur près de 9 millions de réponses de collaborateurs dans 17 secteurs différents, le rapport a comparé leur taux d’engagement au cours de l’année 2021 sur des points tels que l’autonomie, la définition d’objectifs, le sens au travail, la reconnaissance et les récompenses. Le résultat est net : l’engagement des collaborateurs au sein des services financiers est passé de la 15e à la 9e place.

La flexibilité : clé du taux d’engagement des collaborateurs

Les organisations du secteur ont pourtant été longtemps perçues comme « traditionnellement rétives à la prise de risques et au changement », comme l’affirmait encore récemment le cabinet d’audit PwC, à propos des compagnies d’assurances. Le rapport Workday montre pourtant que les services financiers ont su s’adapter au contexte de la pandémie – ce qui est d’autant plus remarquable au cours d’une période de désordres économiques. Les acteurs de la banque/assurant ont ainsi vu une augmentation du taux d’engagement de leurs collaborateurs et ont pris la tête des classements pour la définition d’objectifs et la reconnaissance des collaborateurs.

Ces beaux résultats attestent que le secteur a su offrir une réelle reconnaissance à ses membres pour leur travail, et récompenser les plus méritants. L’amélioration globale du classement, toutefois, est principalement due à la forte amélioration du score de l’environnement professionnel. Laissant penser qu’une majorité de collaborateurs ont grandement apprécié la flexibilité offerte par leur organisation. Avant la pandémie, il était en effet peu habituel pour les organisations financières de se montrer ouverte au télétravail. Mais, au cours de l’année 2021 ; les collaborateurs ont pu bénéficier de modèles hybrides combinant travail au bureau et à domicile.

La charge de travail : point faible persistant du secteur

Le secteur a en revanche reçu son score le plus bas pour la charge de travail. Le rapport le souligne : la charge de travail, jugée irréalisable pour une large part des collaborateurs, continue à être le point faible de l’ensemble des acteurs du secteur financier. Deux données sont tout de même à prendre en compte dans ce faible score : d’abord, le fait que la pandémie – et la surcharge de travail qu’elle entraîne – n’est pas terminée. Ensuite, que le télétravail induit souvent un sentiment de travail permanent, avec l’effacement de la frontière entre espace personnel et professionnel.

Il n’en demeure pas moins que, pour limiter les risques d’épuisement, voire de burn-out au cours des mois à venir, les managers auront le devoir de rester au plus près de leurs équipes pour leur offrir le soutien dont elles ont besoin, que ce soit sous forme de ressources supplémentaires ou d’une plus grande flexibilité. En réagissant suffisamment en amont, ils pourront éviter que les difficultés atteignent le point de rupture qui se solde par des démissions.

3 axes à approfondir pour l’avenir des acteurs de la finance

Au cours des derniers mois, certaines organisations ont tenté d’opérer un « retour à la normale », en demandant à leurs collaborateurs de revenir 5 jours par semaine dans les bureaux. Mais, cette approche ne peut que leur être préjudiciable. Alors que le « Grand Remaniement » du monde du travail se poursuit, les organisations des services financiers devront résister à la tentation de regarder en arrière, et tirer au contraire les leçons des deux années passées, en approfondissant 3 axes : conserver un certain degré de flexibilité, revoir la charge de travaille des collaborateurs et récompenser ceux qui atteignent leurs objectifs.

Si le secteur des services financiers veut continuer à améliorer l’engagement de ses collaborateurs, ses dirigeants devront faire le choix de prendre les mesures nécessaires pour répondre aux demandes de leurs équipes, en adaptant les modèles existants à l’évolution de leurs besoins. C’est la condition pour que les organisations financières puissent façonner le visage d’une industrie des services au service de tout le monde.