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Prêts non performants

Le projet de loi à Rome inquiète déjà

Créé le

22.09.2023

Après avoir annoncé une taxe sur les profits des banques, l’Italie veut faire voter un projet de loi sur les créances douteuses. Cette mesure offre la possibilité aux emprunteurs ayant des dettes en souffrance qui se sont détériorées entre 2015 et 2021, et d’un montant inférieur à 25 millions d’euros, de les racheter aux fonds qui les ont acquis auprès des banques avant la fin de 2022, moyennant le paiement d’une prime de 20 % sur le prix de vente.

Cette proposition, qui permet aux emprunteurs concernés d’être de nouveau en règle, créerait selon Fitch Ratings, « une incertitude significative pour les banques, les gestionnaires de prêts et les investisseurs dans les titrisations de NPL [non-performing loans, ndlr] » et pourrait peser sur la capacité des banques à s’en débarrasser. L’agence estime « qu’à long terme, les gestionnaires de prêts qui achètent ou co-investissent dans des portefeuilles de NPL avec des investisseurs institutionnels pourraient reconsidérer leur présence sur le marché italien, car la prévisibilité des stratégies de résolution pourrait être mise en péril ». Pour ce qui est de la taxe sur les profits, Scope Ratings, qui suit huit banques (Intesa Sanpaolo, UniCredit, Banco BPM, BMPS, BPER, Mediobanca, Credem et BP Sondrio), évalue son impact entre 20 à 100 points de base (pb) et entre 15 à 35 pb si le plafonnement de la taxe à 0,1 % des actifs totaux est confirmé.

L’Italie marche ainsi sur les pas de l’Espagne, qui a instauré pour 2023 et 2024 une taxe de 4,8 % sur les revenus nets d’intérêts et commissions nettes de banques dont le chiffre d’affaires dépasse 800 millions. Selon la vice-Premier ministre Nadia Calvino, sa prolongation au-delà de 2024 sera conditionnée à l’évolution de la conjoncture.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº884
RB