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Notations

S&P confirme la résilience des banques européennes

Créé le

22.10.2023

-

Mis à jour le

06.11.2023

Malgré le ralentissement économique en Europe, les notations des banques européennes sont restées stables. Lors d’une conférence organisée à Paris le 4 octobre, Standard & Poor’s (S&P) a indiqué que le nombre de relèvements de notations, depuis début 2022, dépassent celui des dégradations, les perspectives étant globalement équilibrées. Par ailleurs, l’amélioration des évaluations des risques pays dans l’industrie bancaire a amené l’agence à relever cette année les notes de banques grecques et irlandaises. Les coussins de dettes subordonnées ou de dettes non préférées construits par les banques systémiques soumises à des mécanismes de résolution constituent à ses yeux une source de résilience et de soutien aux notes. Les effets structurels découlant des grands plans de restructuration ont été bénéfiques à certaines banques telles que Natwest et Barclays, dont les notes ont été relevées de BBB à BBB+, et Deutsche Bank (A-), dont la perspective est passée à positive.

La hausse des taux est, quant à elle, une bonne nouvelle pour les activités bancaires. « Si la baisse de la demande globale impacte les volumes d’origination de crédit, la remontée des taux nominaux, qui devraient se maintenir à des niveaux élevés au moins d’ici la mi-2024, et l’absence de choc de liquidités liés au resserrement quantitatif des banques centrales permettent aux banques suédoises, espagnoles, italiennes et anglaises pratiquant les taux variables de reconstituer rapidement leurs marges sans pour autant être contraintes de retarifer leurs dépôts », remarque Nicolas Charnay, Senior Director & Sector Lead en charge des notations des institutions financières européens.

Le RoE attendu en hausse en 2024

L’agence prévoit pour les banques européennes un ratio de return on equity (RoE) de 8 % en 2024, contre 6 % pendant la période de taux bas. « Les marges nettes d’intérêt domestiques des banques françaises n’ont pas bénéficié de la hausse des taux, leurs passifs se revalorisant beaucoup plus rapidement que leurs actifs qui sont des crédits immobiliers à taux fixes, explique Nicolas Malaterre, Senior Director & Lead Analyst, en charge des institutions financières européennes. Elles devraient se rééquilibrer progressivement avec un retour à la croissance vers la mi-2024 du fait de la hausse du taux d’usure de 3,5 % à 5,5 %, du maintien à 3 % d’ici janvier 2025 du Livret A et de la moindre pression sur l’assurance vie et les autres livrets bancaires. »

La résilience du marché de l’emploi a jusqu’à présent constitué un moteur sous-jacent à l’environnement d’affaires des banques européennes qui ont peu passé de provisions et présentent des coûts du risque en deçà des moyennes historiques. L’agence prévoit une normalisation du coût du risque de 20 à 35 pb pour 2024, mais ce dernier pourrait davantage se détériorer en cas de retournement du marché de l’emploi et de passage en territoire positif des taux d’intérêt réels, avec le reflux de l’inflation – et donc des prix des actifs – le maintien des taux nominaux à des niveaux élevés.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº885
RB