« Les responsables de la Banque Centrale Européenne (BCE) sont d’accord pour dire que le prochain changement de politique en matière de taux d’intérêt sera une baisse », a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde, lors de son interview sur CNN International, le 30 janvier, quelques jours après l’annonce du troisième statu quo monétaire d’affilée de la BCE. Le 25 janvier, l’institution monétaire a maintenu ses taux directeurs. Alors que l’inflation en zone a rebondi à +2,9 % en décembre – après 2,4 % en novembre – suite à un effet de base haussier du prix de l’énergie et la sortie du calcul du taux d’inflation de certaines mesures budgétaires énergétiques passées, la BCE note toutefois une poursuite de la tendance baissière de l’inflation sous-jacente, notamment en décembre, où quasiment toutes ses mesures ont reculé. D’ailleurs, en janvier, elle s’est établie à 2,8 %.
Tablant sur un reflux de l’inflation en 2024, la BCE fait le constat d’une transmission toujours vigoureuse des hausses des taux passées aux conditions de financement, qui a pour effet de freiner la demande, tandis qu’une stagnation de l’économie de la zone euro au dernier trimestre 2023 se profile. « Nous sommes dans une tendance désinflationniste, il n’y a aucun doute à ce sujet », a déclaré Christine Lagarde à CNN. En France, le PIB en volume a stagné au quatrième et au troisième trimestres, la croissance atteignant +0,9 % en 2023, selon l’Insee.
Aux États-Unis, la Réserve Fédérale, réunie les 30 et 31 janvier, a également opté pour une pause monétaire, laissant la fourchette cible du taux des fonds fédéraux inchangée à 5,25 %-5,50 %. La Fed considère les perspectives économiques toujours incertaines, malgré la vigueur de l’activité américaine. Elle juge l’inflation, qui a progressé de +3,3 % au dernier trimestre 2023 et de +2,5 % sur l’ensemble de l’année (après 1,9 % en 2022), encore élevée. Le taux d’inflation a rebondi à 3,4 % en décembre, après 3,1 % en novembre.
