Après deux ans d’absence pour cause de pandémie, l’Assemblée annuelle et le Forum des affaires de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) se sont de nouveau tenus en présentiel, à Marrakech, du 10 au 12 mai 20221. Sur le thème « Relever les défis dans un monde tumultueux », la banque multilatérale a invité la communauté financière et bancaire de ses pays d’opérations2 à discuter des conséquences sur leurs économies respectives de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. Les sujets étaient nombreux et variés : perspectives économiques régionales, opportunités d’investissements, notamment au Maroc (pays hôte), promotion du développement durable, sécurité alimentaire en temps de crise sur la zone SEMED3 ; en particulier, l’après-midi du 10 mai fut consacré au bilan du programme de facilitation des échanges commerciaux (Trade Facilitation Programme – TFP) au cours de ces deux dernières années.
Les objectifs du TFP sont de renforcer les capacités des banques participantes pour garantir les risques commercial et politique des transactions de trade finance et de leur apporter la liquidité nécessaire au financement de leurs clients exportateurs et importateurs. Ces financements peuvent prendre la forme d’avances court terme ou de factoring. Dans un contexte d’instabilité des économies des pays dans lesquels la BERD intervient, le TFP a pleinement joué son rôle d’appui, avec une progression de 30 % des volumes d’opérations sur la période 2020-2021 (6,5 milliards d’euros cumulés). Au total, depuis son lancement en 1999, ce sont plus de 29 000 transactions totalisant un volume de 27 milliards d’euros qui ont été garanties. Trois programmes spécifiques font partie du TFP, l’un dédié à la finance verte (EBRD Green TFP, plus de 1,3 milliard d’euros de projets garantis entre 2016 et 2021), et les deux autres à la sécurité alimentaire (Agribusiness and non-food commodities et Food and food commodities). Ce dernier a permis de garantir, en 2021, 302 transactions pour un total de 831 millions d’euros, soit 26 % du montant total du TFP.
Dans un environnement de réduction des limites de trade finance des banques, des ruptures des chaînes d’approvisionnement des céréales, des hausses consécutives des prix des aliments et des intrants, ce programme de sécurité alimentaire sera probablement encore très sollicité en 2022.
