L’État dévoile ses plans pour reprendre les rênes de ses finances

Plus ambitieux que celui de 2022, le nouveau programme de stabilité 2023-2027 présenté en Conseil des ministres le 26 avril et transmis par le Gouvernement à la Commission européenne prévoit un retour à la maîtrise des finances publiques, avec une cible, en 2027, de déficit public à 2,7 % (contre 2,9 % précédemment) et d’une dette publique en pourcentage du PIB à 108,3 % (contre 112,5 % précédemment). La France a vu son ratio de dette publique bondir de 97 % en 2019 à 113 % en 2021, consécutivement aux aides gouvernementales mises en place pour faire face à la crise pandémique, la flambée inflationniste et financer la relance économique.

Le temps presse pour inverser la tendance. Dans le contexte de hausse des taux, la charge de la dette pourrait atteindre les 70 milliards d’euros en 2027 selon le Gouvernement. Afin d’accélérer le désendettement du pays, il prévoit de contenir la hausse des dépenses publiques en volume à +0,6 % en moyenne annuelle sur la période 2023-2027 (hors mesures d’urgence).

Pour cela, il s’appuie sur les réformes structurelles, comme la réforme des retraites difficilement promulguée, ou celle de l’assurance chômage fin 2022, avec l’introduction d’un mécanisme de modulation de la durée d’indemnisation en fonction de la situation du marché du travail. Alors qu’il envisage, dans le cadre de ses « chantiers à trois mois », des baisses d’impôt pour les classes moyennes d’ici la fin du quinquennat et de nouvelles mesures de soutien sur les revenus, l’État compte tirer profit d’une croissance dynamique, synonyme de rentrées fiscales. Ses prévisions de croissance de 1 % en 2023, puis de 1,6 % en 2024 et de 1,8 % en 2027 ont été jugées optimistes par le Haut Conseil des finances publiques et l’agence Fitch, qui a dégradé la note de la France de AA à AA- le 28 avril.