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Particuliers, corporates et secteur financier ne peuvent ignorer les critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance, l’ESG. Qu’il s’agisse d’investissement socialement responsable (ISR), de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ou de « finance durable », l’actualité est riche concernant le « E ».
Les obligations, critères, seuils, modes de calcul et définitions semblent encore disparates. L’alternative d’accompagner tous les acteurs économiques dans la transition ou de se mobiliser « quoi qu’il en coûte » pour les énergies renouvelables fait débat. Les soupçons de greenwashing restent dans l’air. Il s’agit pourtant de limiter le réchauffement de la planète.
La COP 28, temps fort des négociations internationales qui s’est achevé le 12 décembre 2023, avait l’objectif d’établir le premier bilan mondial des engagements (Global Stocktake) pris par les États à Paris en 2015. Quelques jours auparavant, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) était transposée dans le droit français. La France, où la réduction de la dépendance aux énergies fossiles et le développement des renouvelables est au cœur de la feuille de route climatique du gouvernement, a été le premier pays de l’Union européenne à se saisir ainsi de ce texte qui entrera en vigueur le 1er janvier 20241.
Les initiatives se multiplient à tous les niveaux. Les établissements de crédit prennent-ils leur part ? « Notre enjeu n’est pas simplement de décarboner nos bilans bancaires mais bien d’accompagner la décarbonation de l’ensemble de l’économie »,
a certifié Nicolas Namias, président de la Fédération bancaire française (FBF, actionnaire de La Revue Banque) et du directoire de BPCE. Des propos relayés dans un communiqué de la FBF relatant que les banques françaises ont plus que doublé leurs encours de crédits verts et durables en un an, à 216 milliards d’euros en 2022 : « Elles déploient des solutions financières pour accompagner la transition de leurs clients dans tous les secteurs de l’économie : énergie, transport (dont projets d’infrastructures bas carbone), immobilier (dont la rénovation thermique des logements), bâtiments publics, industrie (métallurgie, chimie, textile, agroalimentaire, etc.). » L’Institut de la finance durable (IFD) s’est également réjoui : « Chacun des acteurs de la Place a pris des engagements ambitieux et a initié des actions tangibles pour contribuer à l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. »
Au-delà, la prévention des accidents, la formation du personnel, le respect du droit des employés, la chaîne de sous-traitance et le dialogue social, comme l’indépendance du Conseil d’administration, la structure de gestion et la présence d’un comité de vérification des comptes sont d’autres critères pour mesurer la responsabilité des entreprises, financières ou non. L’urgence climatique ne peut faire oublier le « S » et le « G » d’un sigle international utilisé pour l’analyse extra-financière destinée à évaluer l’exercice de la responsabilité des entreprises vis-à-vis de l’environnement, mais aussi de leurs parties prenantes (salariés, partenaires, sous-traitants et clients). En matière d’ESG, chaque lettre compte.
« Une économie fondée sur les principes de responsabilité est d’autant plus efficace qu’elle se développe dans une maison de verre. »
Patrick de Cambourg, président du Sustainability Reporting Board, Efrag (Revue Banque n° 883, sept. 2023)