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Les assureurs, financeurs de notre économie

Créé le

29.03.2024

[Web only] Plus des deux tiers des 25 risques cartographiés par France Assureurs pour 2023 ont sévèrement augmenté, avec trois risques majeurs : le dérèglement climatique, les cyberattaques et les tensions macroéconomiques. Dans le même temps, l’épargne des Français subit des transformations notables.

Environnement économique, dérèglement climatique, cyberattaques : la cartographie de France Assureurs distingue ces risques parmi tous ceux de 2023, avec un impact de chacun des trois comparable.

Les tensions macroéconomiques ont entraîné des conditions prévisibles et néfastes de financement pour tous les acteurs économiques, qu'il s'agisse de ménages ou d'entreprises. Le dérèglement climatique a des répercussions sur près de 40 % des risques identifiés dans la cartographie 2023 le 27 mars, engendrant des catastrophes naturelles, des crises financières et même des pandémies. Quant aux cyberattaques, elles ont un impact croissant sur l'activité des entreprises. En 2023, 65 % d'entre elles ont déclaré avoir été victimes d'attaques ayant affecté leurs activités, entraînant une perturbation de la production pour 24 % d'entre elles. Les types d'attaques sont diversifiés, allant du vol de données à l'usurpation d'identité, en passant par la saturation ou le blocage des serveurs informatiques.

« La société du risque s’installe : on n’a jamais eu autant besoin d’assurance », lance France Assureurs comme un slogan.

Côté épargne, le flux net a significativement chuté, de 74 milliards d’euros en 2022 à 16 milliards en 2023. Les dépôts et les livrets bancaires ont fondu au bénéfice de l’épargne réglementée et des comptes à terme.

L’assurance vie s’est globalement maintenue à son niveau historique. Les cotisations ont pour la première fois dépassé un seuil record de 150 milliards d’euros, avec une croissance supérieure sur les unités de compte (UC, +7,4 %) à celle sur les fonds euros (+ 4,1 %). Cette tendance suit celle des taux, qui ont continué de croître en 2023, 6,2 % pour les UC et 2,6 % pour les fonds en euros. Sur la palette des placements financiers, parmi 9,9 millions de détenteurs d’un Plan d’épargne retraite (PER), les trois quarts des nouveaux l’ont souscrit auprès d’un assureur, portant l’encours à 74,6 milliards d’euros.

La réglementation évolue

« Nous sommes très actifs en France et à Bruxelles pour éviter ce qui serait une véritable catastrophe pour l’épargnant et pour le financement de l’économie, prévient Florence Lustman, présidente de France Assureurs, la disparition du conseil pour tous : la disparition du commissionnement comme envisagé dans la RIS, Retail Investment Strategy. » Le 20 mars, les députés européens ont adopté des amendements à ce texte proposé par la Commission, essentiellement sur deux volets : les rétro-commissions, qui sont versées par les émetteurs de fonds d'investissement aux distributeurs, et la proposition « rapport qualité-prix » (Value for Money) mettant en rapport le coût des produits financiers avec leur performance comparée à leur benchmark. Après le vote à Strasbourg, le Conseil européen se prononcera sur ce texte, avant la fin juin. La France a officiellement pris position contre l'interdiction des rétrocessions.

France Assurance est aussi mobilisé pour l’intégration du private equity, dans le cadre des décrets en préparation de la loi Industrie verte : une catégorie d’actifs moins liquides mais plus rentables, adaptée aux épargnants les plus appétents au risque.

Par ailleurs, face à la multiplication des catastrophes naturelles causées par le dérèglement climatique, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé fin janvier une réforme du régime Cat Nat, afin d’inclure les garanties tempêtes, qui seront financées par une surprime, passant pour les contrats dommages habitations de 12 % à 20 % à partir du 1er janvier 2025.

RB