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Rencontre avec Cédric Malengreau, directeur du Secrétariat général et de la Communication institutionnelle, Crédit Mutuel Arkéa

« Pour le Vendée Globe 2024, nous avons construit
le nouvel Imoca Paprec-Arkéa en co-entreprise »

Créé le

23.01.2024

L’Arkéa Ultim Challenge-Brest est partie le 6 janvier. Quand le Crédit Mutuel Arkéa a-t-il décidé de sponsoriser ce tour du monde en solitaire ?

On parle de cette course depuis 2006, et plus qu’une course, c’est un projet de territoire. Les conditions n’étaient jamais toutes réunies, notamment en 2018 après les avaries des bateaux sur la Route du Rhum. Finalement, le partenariat remonte à deux ans. OC Sport Pen Duick et le groupe Le Télégramme (son actionnaire majoritaire depuis 10 ans, ndlr) sont venus nous en parler en premier. Ce genre d’événement nécessite différents financements. Nous avons le niveau de partenariat le plus élevé. Il faut dire que le Crédit Mutuel Arkéa est le premier employeur privé de la métropole brestoise, avec son siège au Relecq-Kerhuon. Pour le départ, la scénographie était magnifique, il y avait du public sur tout le sentier côtier et 150 000 personnes ont visité le village, ouvert une dizaine de jours, alors qu’il n’y avait que six bateaux à prendre la mer, contre 130 pour la Route du Rhum...

Pourquoi le nom de la course ne se réfère-t-il pas au Crédit Mutuel de Bretagne (CMB) ?

Le Crédit Mutuel Arkéa emploie 3 500 collaborateurs dans la métropole de Brest, dont 2 500 au siège. Le CMB est installé aussi au siège du groupe et emploie près de 3 000 personnes dans toute la Bretagne. Nous avons souhaité que cette course reflète le territoire de marque du groupe dans son ensemble, un partage d’émotions et de valeurs. L’Arkéa Ultim Challenge-Brest correspond à notre communication institutionnelle et est cohérent avec notre volonté de soutenir des projets de très haut niveau.

N’est-ce pas paradoxal que ce soit le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, à Strasbourg, qui fasse rayonner la marque Crédit Mutuel dans la voile ?

Les textes de gouvernance du Crédit Mutuel prévoient la possibilité d’utilisation de la marque commune par chacun des groupes. Ce n’est pas notre choix et nous privilégions pour notre part la singularité de nos offres et services, la promesse Arkéa en quelque sorte. Bien sûr, nous échangeons sur ces sujets au sein de la Confédération nationale (CNCM).

Quoi qu’il en soit, nous nous associons assez naturellement au domaine de la voile, et à différents titres. Depuis plus de 20 ans, fédérations et filiales du groupe soutiennent des événements nautiques et des marins. Le CMB lui-même est engagé aux côtés de la Région Bretagne, et avec le soutien du Pôle Finistère Course au large, dans une filière d’excellence de course au large Bretagne (CMB). Cela vise, depuis 2011, à détecter de jeunes skippers et à les accompagner au plus haut niveau. Afin de favoriser la mixité, cette filière s’est étoffée en 2020 avec le volet, « skipper Océane Bretagne‐CMB », réservé aux femmes. Cette démarche a porté par exemple Tom Laperche, vainqueur de la dernière Solitaire du Figaro, qui vient de prendre le départ de l’Arkéa Ultim Challenge-Brest.

$!© polaryse Eloi Stichelbaut

Sous cette dénomination, nous voulons mettre en avant la singularité d’Arkéa, et gagner en visibilité auprès des entreprises ou de cibles spécifiques. Et bien sûr, il y a le voilier Imoca Paprec-Arkéa, qui a participé au Vendée Globe 2020. Pour 2024, nous avons décidé ensemble de créer notre propre structure, une co-entreprise (à 50/50) autour d’un projet pérenne et de valeurs de performance et d’innovation, qui gère l’écurie de course. Le nouvel Imoca Paprec-Arkéa a été mis à l’eau il y a un an (voir photo). Nous avons choisi comme skipper Yoann Richomme, vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2016 et 2019, qui fait aussi partie du cercle très fermé des doubles vainqueurs de la Route du Rhum (2018 et 2022).

La voile est-elle un bon investissement ?

La voile est un générateur puissant d’émotions et donc un investissement particulièrement opportun, si on accepte l’aléa et qu’on s’inscrit dans le temps long. Certains sports présentent des intérêts plus immédiats en termes d’image. Le rugby, par exemple, est un très bon placement. C’est vrai aussi pour le cyclisme, dès lors que l’on participe au Tour de France – avec 42,5 millions de Français qui ont regardé au moins une minute de la Grande Boucle entre le 1er et le 23 juillet 2023. La voile est plus qualitative que quantitative et très en phase avec les valeurs du Crédit Mutuel Arkéa.

Propos recueillis par Sylvie Guyony
le 15 janvier 2024.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº889
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