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G20

Taxe sur les transactions financières : la solution miracle ?

Créé le

25.01.2011

-

Mis à jour le

31.01.2011

Depuis son invention par le prix Nobel d’économie James Tobin, en 1972, la taxe sur les transactions financières n’a cessé d’être remise au goût du jour au gré de la conjoncture. C’est ce que propose à nouveau Nicolas Sarkozy pour l’agenda de la présidence française du G20. Il devrait prochainement confier une mission sur ce thème à une personnalité de la société civile. Mais c’est aujourd’hui le financement de l’aide au développement, et non la lutte contre la spéculation, qui est avancé comme justification première à cette taxe. Il s’agit de trouver les 100 milliards d’euros promis au sommet de Copenhague en 2009 par les pays développés, dont les comptes sont exsangues.

Christine Lagarde a précisé les propositions du Président en évoquant une taxe sur les transactions de change – offrant selon elle une « bien meilleure traçabilité » – à un taux de 0,01 %. La France dispose déjà du cadre juridique pour une telle taxe dans son Code général des impôts : fixée à 0,1 % maximum, cette taxe entrerait immédiatement en vigueur en cas de vote de l’Union européenne en sa faveur. Ceci reste toutefois hypothétique, au vu des réticences au sein du G20 (États-Unis, Mexique) et de l’UE (Suède, Pays-Bas). Sans compter l’opposition du FMI, celle de son directeur général Dominique Strauss-Kahn en tête : le fonds avait en effet rendu un avis négatif sur la taxe comme moyen de lutter contre le risque systémique du secteur financier, n’excluant toutefois pas une utilité dans d’autres contextes. Il avait en outre souligné la facilité qu’auraient les acteurs financiers de circonvenir ce type de taxe et d’en reporter le coût sur les consommateurs.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº733