Square

Comprehensive assessment

Les stress-tests demeurent crédibles

Créé le

20.02.2014

-

Mis à jour le

25.02.2014

Le voile se lève progressivement sur les stress-tests, point d’orgue de l’évaluation complète des banques – en anglais, comprehensive assessment – menée par la BCE. Si les scénarios macroéconomiques des stress-tests ne seront connus qu'à la fin du mois d'avril 2014,  certains détails importants ont été révélés le 31 janvier par l'EBA. Le niveau de capitalisation à atteindre par les banques est de 5,5 % dans le scénario dégradé. Selon Philippe Bodereau, directeur de la recherche crédit chez Pimco, ce niveau n'est pas très sévère. Par ailleurs, le test se fera sur un horizon de 3 ans. Comme le rappelle Philippe Bodereau, « habituellement, l’horizon des stress-tests est de 2 ans. Bénéficier d’une année supplémentaire rend l'épreuve moins difficile. »

Les superviseurs ne semblent donc pas chercher à surenchérir en sévérité. Pourtant la BCE semblait initialement déterminée à impressionner le marché avec un exercice impitoyable. Mais Philippe Bodereau souligne l'importance du contexte : « La zone euro dispose du MES mais, en pratique, cet instrument ne peut pas intervenir directement au capital des banques ; or, en l'absence de back stops publiques supranationaux facilement mobilisables, il est difficile de concevoir un exercice qui risquerait de faire échouer un grand nombre de banques. Nous nous attendons donc à un faible taux d'échec à ce test, ce qui ne signifie pas que l'exercice n'est pas crédible. En effet, les banques ont commencé à se transformer (restructuration de capital, réduction de la taille du bilan, augmentations de capital…), afin de passer sous les fourches caudines de la BCE et de l'EBA. »  Ainsi, les résultats pourraient ne pas être sanglants… tout en étant crédibles aux yeux du marché.

Analyse semblable chez Edmond de Rothschild AM, qui avait estimé le besoin en capital des banques européennes au troisième trimestre 2013 : 60 à 100 milliards étaient manquants. Julien de Saussure, gérant obligataire au sein de cette société de gestion, prédit que « l'essentiel de ce “gap” sera comblé d'ici le troisième trimestre 2014, quand les résultats des stress-tests seront publiés. Aussi, je pense que le montant de capital qui sera considéré comme manquant à l'issue des stress-tests sera peu élevé. À l’inverse, le montant de capital levé d'ici la fin de l'exercice sera colossal, puisqu'on voit d'ores et déjà les banques les plus faibles procéder à des augmentations de capital : l'italienne Banco Popolare, l’autrichienne Raiffeisen, etc. De plus, de nombreuses augmentations de provisions viennent s’ajouter aux levées de capitaux. »  S.G.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº770
RB