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La banque de détail française s’adapte

Créé le

22.11.2023

-

Mis à jour le

24.11.2023

Les crédits à taux fixes, l’épargne réglementée, mais aussi les efforts structurels liés au numérique pèsent sur la rentabilité des établissements français. Une situation considérée comme provisoire.

« Dans un contexte exceptionnel d’incertitudes », François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, n’a pas manqué de souligner « la résilience du secteur financier », lors de la conférence annuelle de l’ACPR, le 17 novembre.

En France, la banque de détail semble rencontrer davantage de difficultés à s’adapter à la rapide hausse des taux d’intérêts directeurs en Europe. Les résultats du troisième trimestre révèlent la spécificité française : des crédits à taux fixes et plafonnés par le taux de l’usure et des critères d’octroi légaux stricts. Il ne s’agit cependant pour le gouverneur de la Banque de France que d’un « décalage » temporel par rapport aux établissements des autres pays européens.

Le corollaire d’un « financement sain »

L’épargne réglementée est un autre facteur à prendre en compte. La stabilisation du livret A à 3 % au moins jusqu’en février 2025 devrait être cependant être « très favorable aux marges d’intérêt », a précisé le gouverneur. Et rien ne sert de s’inquiéter d’une réallocation des dépôts vers les comptes rémunérés, principalement « intra-groupe ».

La relative faiblesse de la rentabilité des réseaux français n’est que passagère et constitue le corollaire d’un « financement sain », avec un coût du risque stable, une « grande stabilité des dépôts totaux » et des LCR (Liquidity Coverage Ratio) dépassant les obligations réglementaires.

Les banques françaises ont en revanche à faire face à un « véritable défi structurel », selon François Villeroy de Galhau : la numérisation des opérations et des métiers. Mais elles sont assez fortes pour le relever et se montrer « innovantes » et « offensives ». Au-delà de ses dimensions opérationnelles, cette digitalisation, avec l’introduction de l’intelligence artificielle qui fait son chemin, pousse à considérer sous un angle nouveau les relations avec la clientèle, et requiert de remodeler les métiers de la banque.

RB
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