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Enjeux stratégiques

Quelles priorités pour les banques françaises ?

Créé le

13.10.2011

-

Mis à jour le

25.10.2011

Avec une croissance de 3,4 % de la population de ses HNWI depuis 2009, la France atteint 396 000 millionnaires en 2010, proche du niveau de 2007 (395 700) ; elle reste stable à la 6e position au classement mondial par pays.

Si, dans le contexte Bâle III, la banque privée, grande pourvoyeuse de liquidités, a assurément un rôle à jouer au sein des groupes bancaires, les banquiers français doivent faire face à plusieurs enjeux.

La gestion des coûts est le premier de ces enjeux. Avec un coefficient d’exploitation supérieur à 70 % pour la majorité d’entre elles, les banques doivent faire de la maîtrise parfaite de leur structure de coûts une priorité. Les coûts informatiques en France ont augmenté, notamment pour enrichir les reportings client. Ces évolutions posent plus que jamais la question des choix effectués : les arbitrages possibles entre les services internalisés et la délégation de l’expertise à des partenaires, sont en train d’être repensés par certains établissements. Par ailleurs, des approches de facturation du conseil sont à l’ordre du jour dans plusieurs banques.

Conscientes que les fortunes de province représentent le nouveau souffle de leur croissance, plusieurs banques privées ont misé sur la proximité en renforçant récemment leur présence en région. C'est le deuxième enjeu. Cette stratégie vise à séduire les entrepreneurs locaux ; plusieurs acteurs se sont renforcés par la création de centres qui leur soient dédiés.

Les banques privées étant plus que jamais challengées dans leur apport de valeur ajoutée pour regagner la confiance des clients, leur offrir de la sécurité et néanmoins des perspectives, le troisième enjeu porte sur la proposition d’investissement et d’allocation d’actifs. La volatilité des marchés, les réformes fiscales potentielles ciblant les populations fortunées, dans le sillage de celles annoncées par certains voisins européens ou les États-Unis, et les incertitudes qui pèsent sur l’immobilier – notamment avec la réforme de la taxation des plus-values – brouillent les perspectives. Les banques qui sauront proposer une vision crédible feront la différence. Mais faute d’autre produit attractif, il est probable que l’immobilier restera un investissement refuge, tout comme le marché de l’art, dont le tassement actuel des prix est propice aux acheteurs, ou encore le vin. La crise impose aux banquiers de devenir définitivement plus créatifs.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº741