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Match Sarkozy/Barnier autour de « l’imbroglio des causes de la volatilité »

Créé le

10.02.2011

-

Mis à jour le

01.03.2011

Le sujet des matières premières a donné lieu, durant la semaine du 31 janvier,·à une passe d’armes entre le président français et le commissaire européen Michel Barnier. Nicolas Sarkozy a vivement réagi aux conclusions d’un document de travail de la Commission qui soulignait l’absence d’éléments probants attestant d’un lien de causalité entre la spéculation sur les marchés financiers et la volatilité et les hausses de prix sur les marchés physiques. « L’étude montrant que la spéculation ne contribue pas à l’augmentation du prix des matières premières au niveau mondial, je recommanderais une date pour la publier : le 1er avril », a ironisé le chef de l’État. Une pique qui a poussé la Commission à revoir sa copie. « Il est clair qu'il y a une corrélation forte entre les positions prises sur les marchés dérivés et les prix [des matières premières elles-mêmes] », reconnaît ce rapport, qui précise : « Il est toujours difficile d'évaluer complètement les interactions et l'impact des mouvements des marchés dérivés sur la volatilité des marchés physiques sous-jacents. » Une nuance que les autorités françaises ont plus ou moins retenue : le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, s’est dit soulagé que la Commission reconnaisse « le rôle de la spéculation », mais dans un communiqué commun avec les services de Bercy, en date du 3 février, la référence à ce lien de causalité disparaît. Le diagnostic du mal des marchés de matières premières semble donc loin d’être clairement posé, laissant entier « l’imbroglio des causes de la volatilité ». Une expression que l’on doit au Conseil d’analyse stratégique lui-même, structure dépendant de… Matignon.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº734
RB