En quoi la question de la tenue de marché est-elle importante ?
La tenue de marché contient l'activité de
Mais le point de départ de ces dérivés ne correspond-il pas aux besoins d'entreprises non financières ? Par exemple, après avoir vendu une couverture à une entreprise, la banque cherche à se couvrir auprès d'une autre entité financière...
Même si le point de départ de la tenue de marché est bien un client non financier, il donne lieu ensuite à une multitude de transactions sous prétexte de couverture. Cela ne justifie pas de maintenir la tenue de marché dans son ensemble aux côtés des dépôts. Ces activités sont de nature totalement différente.
Alors que Lehman Brothers n'était pas une banque gigantesque, elle détenait 2 millions de contrats de produits dérivés. Cinq ans après la faillite, des armées de comptables et d'avocats continuent de démêler cet écheveau.
L'exemple de Lehman Brothers montre qu'il n'est pas nécessaire d'être une banque universelle pour développer une importante activité de produits dérivés ; par ailleurs, avoir laissé Lehman faire faillite apparaît aujourd'hui comme une erreur, donc une banque d'investissement peut, elle aussi, être too big to fail…
Il est vrai que nous sommes aujourd'hui dans un système où même les banques d'affaires sont considérées comme étant trop grosses pour faire faillite. Concernant leur activité sur les dérivés, il faut distinguer les dérivés court terme et les dérivés long terme. Lehman Brothers faisait surtout du court terme, tout comme Goldman Sachs. Les dérivés long terme (options à 5 ou 10 ans) procurent des marges plus confortables et sont le plus souvent élaborés par des banques universelles (Deustche Bank, Barclays, BNP Paribas, JP Morgan…).